L'autre élément clef de l'intervention de Leo Apotheker en aout dernier a été l'annonce du rachat d'Autonomy, spécialisé dans les solutions de gestion et de recherche de contenus structurées et non-structurés. La firme californienne compte débourser pas moins de 10 milliards de dollars (25,50 livres sterling par action) pour finaliser son acquisition. L'éditeur britannique emploie 2 700 collaborateurs dans le monde et compte quelque 25 000 clients. Son chiffre d'affaires 2010 s'élevait à 870 millions de dollars. Avec une valorisation plus de 10 fois supérieure à celle de son chiffre d'affaires, on peut légitimement se demander si HP ne va pas payer beaucoup trop cher cet éditeur. Ramené au nombre de salariés, un simple calcul montre que HP va verser 37 millions de dollars par employé d'Autonomy !

Pourquoi acquérir Autonomy ?

Selon Gérald Karensti, le rachat d'Autonomy répond à trois points, assurer la convergence des technologies professionnelles/personnelles mises en place chez les clients, rendre les entreprises plus flexibles et améliorer le management de l'information. « Notre stratégie, c'est de dire qu'il est nécessaire de traiter l'information, donc de la stocker, de la transporter et enfin de la communiquer ». Une brique indispensable qui vient s'ajouter à Vertica, une société spécialisée dans les solutions analytiques de type de datawarehouse et qui prône le stockage des données en colonnes, acquise en février dernier par HP. Si HP dispute à IBM la place de premier fournisseur de systèmes d'information, la firme de Palo Alto n'occupe que la 7ème place au Top 100 des vendeurs de logiciels établi par PWC en décembre dernier. Loin derrière Microsoft, IBM et Oracle avec des revenus estimés à 3 milliards de dollars contre 14,4 pour Big Blue. Autonomy serait un joyau, pas moins que le futur Google européen selon Gérald Karsenti, mais il en faudra beaucoup d'autres pour changer la firme. Il semblerait que c'est bien pour ça que Leo Apotheker ait été recruté en octobre dernier.