Google travaille depuis presque deux ans sur QUIC, un protocole de transport pour Internet basé sur UDP (User Datagram Protocol), comme alternative à TCP (Transmission Control Protocol). Au cours du dernier trimestre, la société de Mountain View a augmenté le volume de trafic de ses services servis avec QUIC et il a analysé les performances obtenues à grande échelle. Selon les informations communiquées sur le blog du site Chromium, les résultats sont très positifs. QUIC apporte une réelle amélioration par rapport à TCP, en raison de sa plus faible latence pour établir une connexion, d’un contrôle amélioré en cas d’engorgement et de meilleures capacités de récupération sur les pertes de données. Ce troisième avantage limite les vérifications de paquets entre client et serveur et fait d’UDP un protocole intéressant pour les jeux en ligne, par exemple.

Une latence réduite à zéro

Pour des services qui requièrent une faible latence, comme la recherche sur le web, les gains les plus importants viennent de l’absence d’aller-retour entre utilisateur et serveur pour établir la connexion, explique l’équipe Chromium. Pour l’instant, la façon standard de consulter le web de façon sécurisée combine TCP et TLS (Transport Layer Security), ce qui demande 2 à 3 allers-retours entre utilisateur et serveur pour établir une connexion sécurisée avant que le navigateur puisse véritablement effectuer une requête sur la page. Alors que QUIC est conçu de telle façon que si un client a déjà échangé avec un serveur auparavant, il peut commencer à lui envoyer des données d’emblée et charger ainsi plus rapidement les pages web. Selon Google, 75% des connexions peuvent tirer parti de cette fonctionnalité et ne subir aucune latence si le client a déjà échangé avec le serveur, alors qu’avec TCP combiné à TLS, la même connexion s’établit en 200 ms dans le même cas. Même sur un site optimisé comme Google Search, où les connexions sont souvent pré-établies, il y a encore 3% d’amélioration constatée en moyenne sur le chargement des pages avec QUIC, constate Google. Evidemment, les bénéfices sont encore plus évidents avec des services vidéo comme YouTube.

Pour l’instant, environ la moitié de toutes les requêtes entre Chrome et les serveurs Google s’effectuent sur QUIC et ce volume va s’accroître, l’objectif étant d’en faire le protocole de transport par défaut vers les serveurs Google, pour Chrome et pour les apps mobiles, indique l’équipe Chromium. Elle prévoit de proposer à l’IETF de faire de QUIC un standard Internet et continue de travailler sur le protocole. Les prochaines améliorations porteront notamment sur les connexions en multiplex (multipath).