Pour la première fois depuis qu'il est coté sur les marchés boursiers, Google, l'enfant chéri de Wall Street, a déçu les analystes en publiant des résultats trimestriels inférieurs à leurs exigences. Le tentaculaire moteur de recherche affiche pourtant des indicateurs en très forte hausse pour son quatrième trimestre fiscal, clos le 31 décembre 2005. Les revenus du groupe atteignent 1,92 Md$, en progression de 86 % par rapport à la même période de l'année précédente. Les sites détenus par Google ont généré 57 % de cette somme, le reste provenant de sites partenaires. Le bénéfice net a, lui aussi, presque doublé au cours du trimestre : il gagne ainsi 82 % et s'aligne à 372 M$. Au final, le bénéfice par action atteint 1,54 $. C'est justement sur cette valeur que les observateurs ont manifesté leur déception. Non parce que Google n'a pas atteint ses objectifs - l'hégémonique moteur n'a jamais communiqué de prévision - mais car les attentes des analystes eux-mêmes n'ont pas été satisfaites. Ils attendaient en effet un gain par titre s'élevant à 1,76 $. Immédiatement, le cours de l'action dégringolait de près de 20 %, marquant par là-même la première grosse contre-performance du titre depuis son apparition sur le marché boursier. Chez Google, on se défend d'avoir réalisé un mauvais trimestre : "nous sommes très contents de ces résultats. Nous investissons lourdement dans notre activité et avons en tête des opportunités énormes de croissance à long terme" explique ainsi George Reyes, le directeur financier. Selon le groupe, la sous-performance tient essentiellement à un taux d'imposition plus élevé que prévu au cours du trimestre. Google, en raison de dépenses allouées aux opérations internationales supérieures à ses prévisions, a ainsi été taxé à 41,8 % au T4. Cette sous-évaluation se retrouve sur le taux d'imposition pour l'ensemble de l'année : alors que le moteur tablait sur 30 %, il a finalement dû composer avec un taux de 31,6 %.