Aux Etats Unis, deux entreprises pourtant en très bonne santé financière, ont décidé d’engager des suppressions de postes. En pleine croissance, Google et VMware ont respectivement annoncé des coupes au sein de leurs activités de cloud computing dans le cadre d'une réorganisation visant à améliorer leur compétivité sur ce marché en plein essor. Selon le Wall Street Journal, vendredi dernier la division d'Alphabet a déclaré qu'elle allait supprimer des emplois, sans donner d’éléments précis sur le nombre d’employés impactés ni sur les divisions concernées. Elle a juste précisé qu’elle travaillait avec ses équipes de mobilité interne pour reclasser les personnes concernées par ce plan. « Nous avons récemment communiqué des changements organisationnels à certaines équipes qui amélioreront la façon dont nous commercialisons, établissons des partenariats et interagissons avec les clients de tous les secteurs au niveau mondial, a déclaré vendredi un porte-parole de la société dans un courriel adressé au site américain d’informations financières MarketWatch. « Il s’agit d’une décision difficile, mais nécessaire, et nous avons informé  un petit nombre d'employés que leurs postes seront supprimés », a-t-il précisé. 

Selon une source proche du dossier, cette restructuration viserait principalement à réaligner l’activité cloud de Google sur les marchés internationaux et concernerait moins de 50 personnes.  Une première pour l’entité Cloud de Google qui n’avait jusqu’ici pas taillé dans ses effectifs. Rappelons que ce plan intervient alors que Thomas Kurian est aux commandes de la division en remplacement de Diane Greene depuis plus d’un an.  Sous son commandement, l'activité cloud de Google a généré 8,92 milliards de dollars de revenus au cours de l'exercice 2019, contre 5,84 milliards de dollars en 2018. 

Agir vite pour concurrencer les autres fournisseurs

De son côté, VMware qui affiche des résultats financiers plus que prometteurs pour 2020, prévoit aussi de licencier plus de 200 salariés en avril prochain, dont des cadres dirigeants, a rapporté le San Francisco Chronicle jeudi dernier.  Le spécialiste de la virtualisation a indiqué que ces suppressions faisaient partie d'un « rééquilibrage régulier de ses effectifs » pour faire en sorte que les ressources mondiales de l'entreprise soient mieux alignées sur ses objectifs stratégiques et les besoins de ses clients. Le groupe prévoirait de se défaire d'un directeur technique (CTO) de division, de plusieurs responsables de la recherche et du développement, d’architectes de base de données et de directeurs du marketing numérique, a précisé le Chronicle.

Acteur historique de la virtualisation, VMware a eu le temps de voir venir le vent du cloud et progresse bien dans ce domaine. Depuis 2017, il s'est ainsi rapproché d'AWS pour proposer un service - VMware Cloud on AWS - permettant de migrer, des applications dans le cloud public en s'appuyant sur les piles logicielles de VMware. Selon Holger Mueller, analyste de Constellation Research  cité par SiliconAngle, ces coupes sont douloureuses mais nécessaires tant pour VMware que pour Google Cloud qui  doivent agir rapidement pour répondre à la dynamique changeante du marché. « Les conditions de réussite dans le cloud sont plus élevées que dans la plupart des autres secteurs, en particulier pour les fournisseurs en position de challenger, tels que Google, et ceux qui sont eux-mêmes mis au défi, comme VMware » estime l’analyste. Si ces stratégies d’alignement sont déployées, c’est parce que les entreprises choisissent souvent un fournisseur de plate-forme qui évolue plus rapidement que le marché sur lequel elles opèrent.