Le pantagruélique moteur de recherche Google pourrait enfreindre certaines dispositions européennes sur la protection des données personnelles, selon un groupe de travail composé des représentants de la Cnil et de ses homologues issus des 26 autres Etats membres de l'UE. Le « groupe de l'article 29 » s'interroge particulièrement sur la pertinence de la conservation, par Google, des données liées aux recherches effectuées par les internautes. Alors que le moteur a limité, en mars, la durée de conservation de ces données à deux années, les membres du groupe de l'article 29 pressent Google de justifier cette durée jugée encore trop longue. Les données recueillies lors de chaque recherche sont associées à l'IP de l'internaute et permettent de bâtir un profil précis basé sur les mots clés. Si Google indique que ces informations lui sont utiles pour affiner la pertinence des résultats communiqués pour chaque requête, les Européens s'inquiètent de l'exploitation commerciale qui pourrait être faite des sommes de données enregistrées. La requête du groupe de travail, adressée à Google sous forme d'une lettre, n'a pas encore reçu de réponse. Néanmoins, Peter Fleisher, le juriste du moteur de recherche chargé des questions relatives à la vie privée, estime que son employeur est « décidé à engager un dialogue constructif avec les défenseurs des données personnelles, dont le groupe de l'article 29, sur la façon d'améliorer les pratiques [sur ce sujet] au bénéfice des utilisateurs ».