En plein débat sur les actions à mettre en place pour encadrer la vente liée de matériel informatique/logiciels, l'éditeur français Nexedi s'invite sur le devant de la scène en proposant une application permettant aux constructeurs d'offrir aisément le choix de l'OS aux acquéreurs. Il s'agit d'une des mesures évoquées lors de la récente consultation organisée par la DGCCRF avec les industriels et les consommateurs. Le libre choix du système d'exploitation est notamment défendu avec ardeur par les tenants du logiciel libre. Aussi, il n'est donc guère surprenant que Nexedi soit spécialisé dans le Libre et que le logiciel qu'il annonce aujourd'hui - Grub2 - soit sous licence GPL. Grub efface automatiquement le système d'exploitation non désiré L'outil est « un bootloader [gestionnaire de démarrage, NDLR] qui s'exécute après la séquence de boot et avant le démarrage du système d'exploitation », explique Jean-Paul Smets, le PDG de Nexedi. Au premier démarrage de la machine, son acquéreur se voit ainsi proposer d'entrer un code d'activation qui débloquera l'OS sélectionné. « Si le consommateur ne veut pas de Windows, Grub2 efface simplement la partition sur laquelle il est installé. L'éditeur a donc la certitude que son OS ne sera pas utilisé », poursuit le patron de l'éditeur. Parmi les avantages de cette solution, Jean-Paul Smets met en avant le peu de changements qu'il impose aux constructeurs. Ils n'ont pas l'obligation de modifier les Bios des machines, ni les versions de Windows pré-installées. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est intégrer Grub2 aux images disques qui seront utilisées pour préconfigurer les machines. L'extension sera facturée « quelques milliers d'euros aux assembleurs », mais Nexedi est en contact avec des mécènes pour la distribuer gratuitement. Avec cette solution technique, Nexedi espère contribuer à mettre fin à la vente liée. « Grub permet de mettre en application les propositions de Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à la Consommation. On montre qu'il n'existe pas d'impossibilité technique de faire cela immédiatement », martèle Jean-Paul Smets.