Dans un système où le coût représente l'argument majeur, confier des tâches à l'extérieur en vue d'économiser sur certains postes peut être un critère vital pour survivre. C'est le sens des réponses données par les dirigeants pour la quatrième édition de l'enquête de Grant Thornton (audit et conseil), réalisée avec Ipsos en avril dernier. Elle concerne les fonctions comptable et financière, paie et ressources humaines. 75 % des responsables interrogés indiquent que l'externalisation constitue une tendance de fond dans le mode d'organisation des entreprises, amenée à s'amplifier dans les années à venir. Déléguer la responsabilité de tout ou partie de ces fonctions à un professionnel spécialisé constitue pour la majorité des entreprises utilisatrices une solution durable et souple. L'étude montre des nuances selon la taille des entreprises : 85% des responsables de structures de 1 000 salariés ou plus sont convaincus de la nécessité d'externaliser, 78% dans celles de 250 à 999 salariés et 72% dans celles de moins de 250 salariés. Une progression de l'externalisation des fonctions RH L'étude montre aussi que l'externalisation de certaines fonctions comptables et financières est pratiquée par 16% des entreprises de 100 à 2 000 salariés, un taux qui demeure stable par rapport aux années précédentes. En revanche, l'externalisation des fonctions paie et ressources humaines est plus fréquente (27% des chefs d'entreprise indiquent avoir externalisé ces fonctions ou être en cours d'externalisation). Le chiffre est en nette progression, puisqu'il était de 22% en 2006, et 19% en 2005. L'intrusion de l'externalisation dans des secteurs aussi sensibles que la paie ou les ressources humaines montre une évolution des mentalités des dirigeants. Selon l'enquête Ipsos/ Grant Thornton, « 90% des dirigeants jugent favorablement les prestations externalisées, 27% s'estimant même très satisfaits. » L'externalisation de ces services n'est toutefois pas synonyme de délocalisation : les contraintes culturelles et réglementaires sont telles qu'elles obligent à une sous-traitance française, à 85% pour les fonctions « comptables et financières » et à 96% pour les fonctions « paie et ressources humaines ». Pourtant, il existe aussi des réfractaires. Les principaux arguments qu'ils avancent sont la perte de maîtrise de l'information et le coût de la prestation (respectivement 45% et 36%). Les autres motifs qui leur font refuser toute délégation extérieure : la volonté de gérer les aspects ressources humaines (31%), des craintes sur la confidentialité (29%), la baisse de la qualité de service (28%) et la contrainte de s'engager durablement avec un prestataire (19%). Même si la tendance est à la montée en puissance de l'externalisation, les spécialistes doivent s'interroger sur les gages réclamés par les chefs d'entreprise les plus suspicieux en faisant évoluer leur service : l'enquête révèle également que 7% des dirigeants ont choisi de réinternaliser leurs activités.