Heineken est le deuxième plus grand groupe brassicole au monde, derrière AB Inbev. Le groupe, dont le siège social est à Amsterdam, a musclé sa présence en France dès 1987, via le rachat de France Boissons présent sur l'ensemble du territoire via 71 sites de distribution.

Dans le cadre de sa stratégie ESG (Environment, social et gouvernance), Heineken s'est fixé pour objectif de réduire de 50 % les émissions de CO2 de ses brasseries et malteries d'ici 2025. La « Net Zero Production Roadmap » mondiale du groupe prévoit de ramener à zéro les émissions d'ici 2030 sur les Scope 1 (émissions directes, par exemple des installations de production) et 2 (émissions provenant de l'énergie employée).

Le jumeau numérique d'une brasserie

Pour ce faire, Heineken a conclu un contrat de service avec Siemens. La plateforme Xcelerator de ce dernier, comprenant du matériel et des logiciels pour les systèmes IoT (Internet of Things), des interfaces standardisées ainsi que des offres de partenaires, en constitue le socle. Dans une première phase, Heineken veut réduire la consommation d'énergie de 15 brasseries et malteries à l'aide de la plate-forme. Objectif : déterminer les domaines dans lesquels des économies sont possibles à l'aide d'un jumeau énergétique numérique, simulant le fonctionnement d'une brasserie type de Heineken.

Dolf van den Brink, PDG et président du conseil d'administration de Heineken. (Photo : Heineken)

Cette approche a notamment permis de mettre en évidence qu'environ 70% de la consommation d'énergie est liée à la production de chaleur et de froid nécessaire au processus de brassage. Selon les estimations de Siemens, l'optimisation et le suivi des systèmes de refroidissement et de chauffage permettent de dégager des économies d'énergie de 15 à 20% et une réduction des émissions de CO2 d'environ 50% sur chaque site de Heineken.

Le Pdg appelle à des mesures ambitieuses

Sur la base des informations issues du jumeau numérique et des données d'exploitation de chaque site, Siemens veut développer un système dans lequel des pompes à chaleur, alimentées en énergie renouvelable, seraient utilisées pour produire de la chaleur, du froid et de la vapeur. L'installation serait pilotée et optimisée par un logiciel mis à disposition par Siemens Cooling Plant Optimization. La performance de l'ensemble des sites de production de Heineken serait, elle, analysée grâce aux services d'analyse de données de Siemens.

« Nous sommes conscients que de nombreuses étapes audacieuses et ambitieuses sont nécessaires pour décarboner nos opérations à l'échelle mondiale », indique Dolf van den Brink, PDG et président du conseil d'administration de Heineken. « Nous sommes impatients de poursuivre dans cette voie avec des partenaires qui s'engagent à développer et à adapter localement des solutions de nouvelle génération pour nous aider à atteindre nos objectifs de net zéro ».