AMD pourrait vouloir personnaliser pour ses clients les puces serveurs 64 bits du Britannique ARM, à l'instar de ce qu'il fait déjà pour les consoles Xbox One et PlayStation 4. C'est ce qu'a indiqué l'un de ses ingénieurs, Sean White, lors d'une présentation sur la conférence Hot Chips à Cupertino (10-12 août). L'objectif serait de répondre à des besoins spécifiques à mesure que le marché évolue et qu'AMD dispose d'une meilleure visibilité sur les modèles d'usage, ce qui lui permettra de modifier les puces suivant les demandes des clients (personnalisation des entrées/sorties et des ports, par exemple).

Pour l'instant, les serveurs à base d'ARM ne sont toujours pas commercialisés. Mais il y a un intérêt croissant pour des processeurs à basse consommation, destinés à des serveurs denses, pour l'hébergement web et les applications cloud. Selon AMD, ses puces équiperont des serveurs d'ici la fin de l'année.

Mémoire ECC pour la puce Seattle

Sur Hot Chips, AMD a également donné des détails techniques sur son premier processeur 64 bits ARM, baptisé Opteron A1100, nom de code Seattle. Il a déjà commencé à les livrer pour test aux fabricants de serveurs. Les premières machines devraient sortir à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. L'un des premiers à en être équipé pourrait être le propre SeaMicro d'AMD.

La puce serveur Seattle présente deux canaux mémoire DDR3 et DDR4, moitié moins que sur les processeurs AMD x86 pour serveurs. Elle aura jusqu'à 4 Mo de mémoire cache de niveau 2 avec deux coeurs partageant 1 Mo. Un total de 8 Mo de cache de niveau 3 est accessible par l'ensemble des huit coeurs. Ce qui est nouveau pour les processeurs ARM, c'est la mémoire ECC (à correction d'erreurs) très importante pour des puces destinées à des serveurs. Les processeurs ARM 32 bits n'en ont pas.

Jusqu'à 128 Go de mémoire par CPU

Chaque CPU Seattle supportera jusqu'à 128 Go de mémoire, totalisant jusqu'à 1 To pour 8 coeurs sur l'Opteron A1100 (la puce ARM 32 bits ne supporte que 4 Go). Sur la puce, on trouve aussi des moteurs pour chiffrer et déchiffrer, compresser et décompresser les données. Un moteur de sécurité TrustZone établit des zones d'exécution sécurisée pour exécuter du code sans mettre en péril l'intégrité du système.

Seattle supporte les différentes interfaces courantes : Ethernet 10-Gigabit, PCI-Express, interface SATA pour le stockage. AMD a déjà commencé à livrer à certains clients (qui veulent écrire et tester des applications) une plateforme de développement 64 bits pouvant accueillir des puces x86 et ARM.

La semaine dernière, Dell s'inquiétait du retard pris dans la livraison des serveurs à base d'ARM 64 bits, estimant que cela risquait d'affecter leur adoption sur le marché, alors que d'autres puces basse consommation se préparent.