Alors que les révélations et les rebondissements sur l'espionnage orchestré par HP ont rythmé les deux dernières semaines, il restait à l'homme fort du groupe - le PDG, Mark Hurd - à s'expliquer et à délimiter l'étendue de son implication. "C'est une situation compliquée et, plus je la regarde, plus elle devient compliquée", a expliqué, le 22 septembre, le n° 1 de HP qui aurait eu connaissance des méthodes mises en oeuvre par son groupe en juillet 2005. En janvier 2006, puis en février, la question aurait de nouveau été évoquée et Hurd "informé par l'équipe enquêtrice qu'elle envisageait d'envoyer un email contenant de fausses informations afin d'identifier la source des fuites [issues du conseil d'administration]". Soucieux de rebondir sur les allégations du Washington Post - qui attesteraient de son implication directe - Mark Hurd a reconnu "l'existence de rapports écrits qui [lui] étaient adressés, ainsi qu'à d'autres", mais affirme ne pas les avoir lu. "J'aurais pu et dû le faire", s'est-il confessé Jouant la carte du repenti, Mark Hurd a fait profil honorable : "ce qui a commencé comme une enquête avec les meilleures intentions a pris une direction que nous n'avions pas la possibilité d'anticiper (...) Au nom de HP, je présente mes sincères excuses aux journalistes et à toutes les personnes qui ont été concernées". Parmi les derniers rebondissements, l'autre fait marquant concerne l'éviction de Patricia Dunn, présidente du conseil d'administration au moment des faits. Présentée comme l'instigatrice des opérations d'espionnage, elle avait été révoquée de ses fonctions, une décision qui devait prendre effet en janvier 2007. HP n'entend cependant pas attendre les premières heures de l'année prochaine pour lâcher Patricia Dunn : son départ est désormais effectif et c'est Mark Hurd qui la remplace à la présidence. La prochaine tâche de ce dernier sera de se montrer convaincant face à une sous-commission de la Chambre des représentants, chargée de faire la lumière sur les faits. Il est également susceptible d'être entendu par la justice californienne - le procureur général de l'Etat a lancé une enquête. HP y encourt des poursuites, judiciaires et civiles, pour accès à des données informatiques, vol d'identité et usurpation d'identité.