Et si, contrairement à ce qu'indiquent les dirigeants, HP connaissait la nature des méthodes employées pour établir l'origine des fuites ? C'est ce qui semble ressortir des auditions menées par une sous-commission de la chambre des représentants. Au milieu des pièces examinées par les parlementaires se trouve un email envoyé par Vincent Nye à son supérieur hiérarchique ainsi qu'à Kevin Hunsacker, responsable de l'éthique chez HP. Vincent Nye est un whistleblower, un rôle, inconnu en France, que l'on pourrait traduire par "membre d'une ligue éthique". Son rôle : pointer du doigt les comportements illégaux de l'entreprise à laquelle il appartient. Dans un courrier électronique envoyé en février 2006, Vincent Nye écrivait, à propos de l'enquête sur les origines des fuites : "j'ai de sérieuses réserves sur ce que nous sommes en train de faire (...). Cela me donne l'opinion que ce n'est pas du tout éthique, voire que c'est probablement illégal". Pour autant, les dirigeants auditionnés par la chambre des représentants conservent une ligne de défense consistant à nier toute connaissance des vils agissements de leurs limiers tout en multipliant regrets et excuses. "A aucun moment de l'enquête je n'ai autorisé ces méthodes (...), je n'accepte pas de responsabilité personnelle dans ce qui est arrivé", affirme par exemple Patricia Dunn, l'ancienne présidente du conseil d'administration, démissionnaire le 21 septembre. Selon elle, c'est le service juridique qui était chargé de contrôler le bon déroulement des investigations. Sa présidente, Ann Beskins, démissionnaire partie avec 3,7 M$ d'indemnités en stock-options, a refusé de témoigner. Titre de l'encadré:
HP : les dirigeants savaient, accuse un employé
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