Avec son appliance HyperConverged 380, sur base ProLiant DL380, HPE est bien décidé à rattraper les start-ups Nutanix et Simplivity qui ont défriché avec talent le marché de l’hyperconvergence. « Avec le HC380, nous venons renforcer la stratégie HPE qui vise à accompagner les entreprises (PME et Remote Office Brand Office) dans leur transformation vers une architecture hybride, mieux intégrée et plus capacitive », nous a expliqué Pascal Rabier, chef produit systèmes hyperconvergés chez HPE, lors d’un entretien téléphonique. « Il s’agit également de simplifier et faciliter le déploiement de VM ». Regroupant un serveur, un système de stockage type Software Defined et une solution de virtualisation, la plate-forme HC380 repose sur la neuvième génération de serveurs HP, et plus précisément le modèle le plus vendu sur le marché. « Nous avons ajouté un packaging intégré avec nos briques logiciels et des outils VMware [vCenter par exemple pour administrer un cluster VMware] pour déployer et administrer des VM depuis notre console UX (voir illustration) avec le suivi et le contrôle des mises à jour ».

La console UX livrée avec les HC380 est nettement plus ergonomique que celle de vSAN.

Aujourd’hui, le HC380 travaille donc avec ESX et vSphere mais le support d’Hyper-V arrivera un peu plus tard dans l’année. La partie analyse des performances repose sur des développements internes. Le HC380 arrive d’ailleurs avec Cloud Optimizer, un outil d'analyse conçu pour réduire de 90% le surprovisionning des VM. « Nous avons construit notre stratégie pour le stockage avec StoreVirtual VSA au lieu d’utiliser vSAN afin d’offrir plus de fonctionnalités à nos clients comme des mécanismes de réplication synchrone. Nous avons toutefois la capacité de mettre vSAN si un client le demande ». L’interface UX (User Experience) est toutefois beaucoup plus simple à utiliser que celle de vSAN. L’approvisionnement dynamique des VM en ressources de stockage a toujours été un grand problème sur les plates-formes virtualisées. De nombreuses start-ups comme StorSimple, Soonr ou Virsto, tombée dans le giron de VMware en février 2013, s’étaient attaquées à cette problématique avant l’arrivée des Nutanix et Simplivity.

Une meilleure intégration dans les datacenters 

« On se voit comme le grand constructeur qui arrive après les start-ups mais il y a aujourd’hui des enjeux de production et d’intégration dans le reste du datacenter avec réplication sur autre chose que des appliances. L’hyperconvergence s’appuie sur le réseau et une bonne intégration avec la partie réseau de HPE nous permet de proposer une solution globale avec un support 24/7 assuré par nos soins ». Plate-forme distribuée tant pour le calcul que le stockage, le HC380 peut monter jusqu’à 16 noeuds (deux minimum pour démarrer) pour répondre aux besoins des clients.

« Plus tard ce mois-ci, nous allons annoncer une nouvelle solution hyper-convergence et hyper-évolutive basée sur notre serveur Proliant », avait déclaré Meg Whitman, CEO de HPE lors d’un point presse pour commenter les derniers résultats financiers. « Notre nouvelle solution s’installera en quelques minutes et offrira à nos clients la possibilité d’automatisée des opérations informatiques - et cela à un coût inférieur de 20% à Nutanix. » La guerre est donc déclarée aussi bien chez HPE, VCE avec VxRail ou encore Cisco qui travaille avec Simplivity tout en poussant une autre solution développée avec la start-up Springpath sur ses UCS. L’acquisition de cette dernière dans les prochains mois n’est pas exclue quand on connaît les habitudes de Cisco. Le marché actuel des systèmes hyperconvergés passera de 371,5 millions de dollars en 2014, à près de 5 milliards $ en 2019, selon les projection du cabinet Gartner. Le HC380 sera disponible à la fin du mois et les tarifs dévoilés à cette occasion.