Le prochain système d'exploitation mobile de Huawei, connu sous l'appellation HongMeng OS, en référence à un personnage d'un texte taoïste du philosophe Zhuangzi et métonymie d'un « monde et d'une atmosphère de la nature primordiaux » relative aux mythes de la création chinoise, est sur la rampe de lancement. En gestation depuis 2018, le lancement de ce système d'exploitation également connu en occident sous le patronyme d'Ark OS est planifié fin 2019 en Chine et en 2020 dans le monde alors même que le géant chinois n'est plus frappé par l'interdiction de Google de lui vendre une licence Android. On ne sait d'ailleurs pas si cet OS est basé sur AOSP (Android Open Source Project ). La disponibilité de cet OS interviendrait avec un autre événement très attendu du côté du constructeur chinois, à savoir l'arrivée de son futur smartphone étendard Mate 30 Pro aux côtés du Mate 30.

Pour l'heure, rien n'a été confirmé concernant l'implémentation de l'OS chinois dans l'un des prochains fleurons haut de gamme des smartphones Huawei, d'autant que ce choix comporte bel et bien ses limites en particulier en termes d'écosystème applicatif. Car n'est pas Google ou Apple qui veut : sur le terrain des boutiques d'apps mobiles, des acteurs spécialisés - Microsoft et Blackberry en tête - se sont déjà bien cassé les dents. D'après Ren Zhengfei, fondateur et directeur général de Huawei, HongMeng/Ark OS devrait être particulièrement rapide avec un temps d'exécution réduit de 60% par rapport à Android. Un chiffre intéressant mais à prendre avec des pincettes : mieux vaudra donc s'en tenir aux tests à venir pour vérifier en situation si cette performance est effectivement au rendez-vous car on sait que de la théorie à la pratique il y a souvent de la marge.

Un OS pour les gouverner tous ?

Le prochain OS de Huawei pourrait ne pas uniquement être cantonné aux terminaux mobiles (smartphones et tablettes) mais être implémenté dans d'autres équipements d'infrastructure. Si cette initiative parait une fois encore novatrice sur le papier - à l'image de ce que Google essaie de faire avec son projet Fuchsia - on ne peut que se montrer très sceptique quant à une telle ambition. Se pose en effet la question de faire tourner un HongMeng/Ark OS à la fois sur des terminaux mobiles (ARM), des équipements réseaux (reposants sur des ASICS et des contrôleurs x86) et des serveurs x86. Le doute est ici de mise...