IBM va acquérir Worklight, une entreprise basée en Israël, avec laquelle elle avait déjà établi un partenariat. Cette acquisition va permettre à la société américaine de disposer d'une série de technologies de développement d'application mobiles cross-platform. Les termes du contrat, qui devrait être finalisé au premier trimestre de cette année, n'ont pas été divulgués. Parmi ses technologies, la société israélienne va apporter Worklight Studio, un environnement de développement intégré basé sur Eclipse, et Worklight Server, qui fournit, selon le site de l'entreprise, une « passerelle sécurisée et évolutive entre les applications, les services extérieurs et l'infrastructure. »

« La plate-forme Worklight est adaptée pour développer des applications mobiles aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, et permet de cibler différents types de marchés verticaux, » comme l'a précisé IBM. Elle comprend des SDK (kits de développement logiciel) pour iOS, Android, Blackberry et Windows Mobile, et « permet de créer des applications riches, cross-platform, sans avoir besoin de réécrire de code, de traducteurs propriétaires ou de langages de programmation hétéroclites, » toujours selon le site de Worklight.

IBM a également annoncé la sortie d'une plate-forme de logiciels IBM Endpoint Manager for Mobile Devices, destinée à sécuriser et à gérer les smartphones, tablettes et ordinateurs portables des salariés d'une entreprise. « La plate-forme utilise une technologie acquise par IBM avec le rachat de BigFix en 2010. Le système permet notamment de supprimer des données sensibles à distance sur des terminaux perdus ou volés, mais aussi de vérifier qu'un périphérique respecte les règles de sécurité conforme à la politique de l'entreprise, » comme l'a expliqué IBM dans un communiqué.

Combler un vide dans la couche mobilité

SAP, proche partenaire d'IBM, voudrait également jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la mobilité, en profitant notamment de son acquisition de Sybase en 2010. Grâce à ce rachat, SAP avait hérité du middleware mobile très populaire Sybase Unwired et de la plateforme de gestion de périphériques Afaria. « La « grande tendance » du développement mobile tourne aujourd'hui autour du HTML5, qui permet aux développeurs d'écrire leur application une fois pour toute et de la déployer ensuite sur une grande variété de périphériques et d'OS mobiles, » a déclaré Kevin Benedict, un analyste indépendant. « Worklight a réalisé de gros investissements dans ce domaine, » a-t-il ajouté.

Mais, selon l'analyste, « le choix d'IBM d'acheter cette entreprise s'inscrit dans une stratégie plus large. » Celui-ci pense en effet que « tout vendeur ERP ou disposant d'une quantité conséquente de systèmes back-end devra acquérir une entreprise qui a développé une plate-forme mobile en vue de créer la couche d'intégration nécessaire entre leurs systèmes, les différents terminaux mobiles de l'entreprise et leurs systèmes d'exploitation mobiles, » a t-il expliqué. « Les interfaces de bureau pour accéder à ces applications métiers ont de moins en moins d'importance. »

Ainsi, « Oracle affiche un énorme déficit en mobilité et je suis absolument sûr qu'ils vont devoir le combler en 2012, » a encore déclaré Kevin Benedict. «Il semble que l'acquisition de Worklight par IBM vienne aussi combler un vide. » Les vendeurs de grosses plates-formes ne peuvent pas se permettre de prendre le temps de développer eux-mêmes des plates-formes mobiles efficaces. « Ils prendraient le risque de perdre des clients, compte tenu de l'état très concurrentiel de la mobilité aujourd'hui, » a encore estimé l'analyste. La mobilité requiert « d'importants investissements et encore plus de connaissances. Racheter une plate-forme de développement mobile est sans doute la meilleure chose à faire, » a-t-il ajouté.