"Nous sommes prêts, opérationnels et 100% auto-financés". Comme une fronde aux projets français de cloud souverain Numergy et Cloudwatt, en partie financés par l'Etat, Alain Bénichou, président d'IBM France, inaugurait vendredi dernier avec fierté le datacenter cloud de Big Blue à Montpellier. La localisation de ce centre de calcul en France permet ainsi au géant de l'informatique de ne pas perdre pieds dans un marché français du cloud en pleine structuration. "La localisation des données sur un territoire extérieur ne me dérange pas forcement; mais nous aurions perdu au moins 20% de nos clients si nous n'avions pas été en mesure de proposer un tel service" explique ainsi Sylvain Moussé, DSI de Cegid, premier éditeur français de logiciels de gestion et client du cloud IBM en France. "Un travail en collaboration avec les solutions Windows Azure aurait été possible mais leur centre de calcul basé à Dublin aurait été un frein à notre développement" poursuit-il.

Un cloud à destination des PME & PMI

Grâce à ce centre certifié tiers 4, IBM compte, comme ses concurrents, proposer des offres IaaS (basées sur une architecture OpenStack) et PaaS aux PME et PMI dans le but de permettre aux entreprises de profiter de l'opportunité grandissante du cloud tout garantissant la localisation de leurs données sur le territoire. Grâce à son centre SmartCloudEnterprise+, IBM proposera à ses clients un important bouquet de solutions (pas moins de 170) à partir de 1,80 euros par jour : un tarif unique sur l'ensemble des sites cloud d'IBM dans le monde, soient les centres des États-Unis (Raleigh, Boulder), d'Allemagne, du Japon, de Singapour et du Canada. Parmi les applications accessibles, on notera notamment SmartCloud for SAP. Interrogée sur les avantages apportés par IBM par rapport aux solutions de cloud souverain, la firme insiste sur son expérience dans le domaine et ses investissements massifs en France depuis 2009 alors que les offres de Numergy et de Cloudwatt n'en sont qu'à leurs premiers pas. "Avec l'ouverture de ce centre cloud en France, IBM va accompagner les entreprises publiques ou privées françaises dans leur développement national" explique Alain Bénichou. "Mais notre force est aussi de pouvoir les aider dans leur croissance internationale avec notre réseau mondial de centres cloud"

Quant aux interrogations soulevées par la nationalité de la firme au sujet du Patriot Act, elles seraient infondées. Selon Christian Comtat, "IBM France est une entreprise de droit français qui émet des contrats de droit français, il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter quant à la portée du Patriot Act sur nos clients français désirant héberger leurs données à Montpellier" affirme-t-il. Selon une récente étude Gartner, le marché du cloud devrait augmenter de 20% par an. De quoi permettre à IBM de tabler sur un chiffre d'affaire de près de 7 milliards de dollars par an d'ici 2015.