Versés depuis plus de 20 ans dans les nanotechnologies, les chercheurs d'IBM viennent de combiner deux techniques destinées à concevoir des puces dont la finesse de gravure ne dépasserait pas 6 nm. Les processeurs actuels utilisent une technologie en 35 nm, et les prochaines passeront seulement en 22nm. Le différentiel pourrait donc être important et devrait, selon IBM, permettre d'obtenir « plus de puissance dans un espace très petit mais aussi de réduire la consommation électrique et le coût de fabrication ». L'autre avantage de la découverte des chercheurs réside dans la possibilité d'utiliser des nano-composants avec des processus de fabrication traditionnels. Enficher des nanocomposants dans des origamis d'ADN La technique employée par IBM s'appuie sur les travaux de Paul Rothmund, du CalTech (California Institute of Technology), sur le pliage d'ADN (ou origami d'ADN). Ils provoquent une réaction entre de longs brins d'ADN viral et des brins courts de molécules synthétiques. Les brins les plus courts se comportent comme des agrafes qui viennent relier des paires de bases complémentaires et de cette façon, plient l'ADN viral. Les chercheurs obtiennent alors des « origamis d'ADN » qui ont la forme de carrés, de triangles ou d'étoiles nanométriques. Ceux-ci servent ensuite de circuits imprimés miniatures. En modifiant les brins courts d'ADN synthétiques utilisés comme accroches, les chercheurs sont en effet arrivés à les utiliser comme points d'attache, non pas pour des éléments d'ADN, mais pour des nanotubes ou des nanocomposants. L'espacement entre ces derniers ne dépasse alors pas 6 nm. L'avantage essentiel de la solution imaginée par IBM autour de nano-origamis utilisés comme des circuits imprimés, c'est qu'elle devrait permettre aux fabricants de se servir de leur processus actuels de production.