La course mondiale aux supercalculateurs se poursuit sans relâche: l'Académie des Sciences de Bavière en Allemagne a annoncé qu'il avait choisi IBM pour construire un superordinateur qui, une fois complet en 2012, sera capable d'offrir une puissance de calcul de 3 pétaflops, ce qui en fait potentiellement le supercomputer le plus puissant du monde.

Baptisé SuperMUC (le suffixe MUC est emprunté au code de l'aéroport de Munich), cet ordinateur, qui sera sous la tutelle du centre SuperComputing Leibniz de l'Académie des sciences à Garching en Bavière, sera à la disposition des chercheurs européens qui désirent sonder les frontières de la médecine, de l'astrophysique et d'autres disciplines scientifiques en remplacement du HLRB II lancé en 2006. «Avec ce nouveau supercalculateur, la communauté des chercheurs (...) reçoit un coup de pouce pour être à la pointe de la concurrence internationale », a déclaré dans un communiqué Martin Jetter, président du conseil d'administration d'IBM Allemagne.

Refroidissement à l'eau chaude

Le système reposera sur 14 000 Intel Xeon installés dans des serveurs IBM System x iDataPlex. Il utilisera aussi un système de refroidissement appelé Aquasar développé par Big Blue, qui utilise l'eau chaude pour refroidir les processeurs. Cette solution devrait permettre de réduire de 40% la consommation d'électricité du système de refroidissement selon la compagnie. « Le SuperMUC proposera des performances optimales tout en améliorant l'efficacité énergétique globale grâce à l'utilisation d'un parallélisme massif exploitant les processeurs multicoeurs Intel et le refroidissement à l'eau chaude reposant sur la technologie mis au point par IBM. Cette approche permettra à l'industrie de développer des supercalculateurs toujours plus puissants tout en gardant sous contrôle la consommation d'énergie », a déclaré dans un communiqué Arndt Bode, président du conseil d'administration du centre Supercomputing Leibniz.





La technologie Aquasar d'IBM

Une fois construit, le système devrait se classer sur une des marches du podium du Top500 des ordinateurs les plus puissants du monde, publié deux fois par an. Dans  l'édition la plus récente de ce classement mondial, le système chinois Tianhe-1A, offrant une puissance de 2,67 pétaflops, occupe la première place. Très convoitée, cette-ci sera donc disputée par le SuperMUC, mais également par les supercalculateurs du Laboratoire national de Lawrence Livermore et de Oak Ridge, tous deux financés par le Département américain de l'énergie, engagé dans la construction d'un ordinateur 20 pétaflops. Les deux devraient être opérationnels en 2012. Le gouvernement fédéral allemand et le Land de Bavière ont contribué au financement du SuperMUC, qui fera partie de la Partnership for Advanced Informatique in Europe (PRACE), un programme visant à fournir aux chercheurs européens des ressources en calcul.

Illustration: Futur centre de recherche Leibniz-Rechenzentrum LR, crédit D.R.