Pour son retour en cotation ce 27 octobre à la bourse de New York, Informatica a clôturé sur son prix d’introduction, à 29 dollars, après avoir entre temps perdu jusqu’à 5,1% de sa valeur. A l’issue de cette première journée, l’éditeur californien, spécialiste de l’intégration et de la gestion de données, s’est ainsi valorisé à 7,9 milliards de dollars. Cette introduction lui a permis de lever 841 millions de dollars qui seront utilisés pour son fonds de roulement, pour rembourser sa dette et pour investir, éventuellement dans des acquisitions.

Sur ses années fiscales 2019 et 2020, la société a réalisé un chiffre d’affaires d'1,3 Md$ et accusé des pertes nettes de 183 et 168 M$. Au 1er semestre 2021, le chiffre d’affaires s’est élevé à 676 M$ contre 619 M$ au 1er semestre 2020. Sur la période, la société a réduit sa perte nette à 36 M$ contre 103 M$ un an plus tôt. Dans le document transmis à la SEC pour son IPO, Informatica affirme sa volonté de privilégier le cloud et met en avant son architecture de gestion de données exploitée par différents profils : data engineers, data analysts, data scientists, utilisateurs métiers…

Au sein de la plateforme d'Informatica, le moteur d’IA pour la gestion de données Claire est embarqué dans chaque produit. (agrandir l'image)

En 5 ans, une mutation opérée vers le SaaS et l'IA

Informatica avait quitté la bourse en 2015, au moment de son rachat par les fonds Permira et CPPIB (Canada Pension Plan Investment Board), deux investisseurs qui restent majoritaires à son capital. L’entreprise souhaitait alors gérer sa feuille de route technologique sans la pression de la cotation et faire évoluer son modèle économique vers le cloud. En 5 ans, elle a ainsi converti une partie de son portefeuille de produits au modèle SaaS et augmenté la part des abonnements dans son chiffre d’affaires qui reposait jusque-là sur les licences. La société, pure player historique de l’ETL, restée indépendante depuis sa création en 1993, en a également profité pour changer son identité visuelle. Dans un entretien accordé à LMI il y a quelques mois, Amit Walia, nommé CEO d’Informatica début 2020, avait fait un point sur le portefeuille de produits et souligné le rôle croissant de l’intelligence artificielle pour réduire la complexité des projets de data management. 

Cet été, l’éditeur a livré une solution de gouvernance et de catalogage des données as-a-service à déployer à l’échelle de l’entreprise, pour gérer la qualité et la fiabilité des données en s’appuyant sur l’IA. Informatica est coté au Nasdaq sous le symbole « INFA ». Ses solutions sont mises à profit par plus de 5000 clients. En revenant au Nyse cette semaine, Informatica s’est ajouté à la longue liste d’éditeurs de logiciels qui s’est introduit en bourse cette année, au total 69 sociétés qui ont levé plus de 33 Md$ depuis le 1er janvier, selon le décompte de Bloomberg.