Plus les entreprises utilisent les technologies de l'information, meilleure est leur productivité. Et plus elles innovent, plus elles contribuent à la création d'emplois. Cette fois, ce sont les données chiffrées qui le disent. Selon les études du Sessi (Service des études et des statistiques industrielles) de la Direction générale des entreprises, la productivité des entreprises croît effectivement avec la sophistication des équipements. Entre firmes équipées de progiciels, d'extranet, de centres d'appels, et celles qui s'en passent, le différentiel de productivité est net (environ 11%). Les entreprises dont plus de la moitié des salariés utilisent le courrier électronique ont une productivité supérieure de 17% (en 2004). Le recueil d'information sur les clients via un site Web procure un avantage de performance allant jusqu'à 5%. Cette analyse économétrique porte sur 2312 entreprises sur la base de neuf indicateurs « TIC » : de l'utilisation d'un outil logiciel avancé (ERP, outil de travail collaboratif, outil décisionnel, etc.) jusqu'à l'utilisation des réseaux (Internet, intranet, site Web, commerce électronique, etc.). Selon une autre étude de la même Sessi (comparaison de données recueillies auprès de 8000 entreprises entre 2002 et 2004), un bon tiers des entreprises industrielles (36%) de dix salariés et plus ont été engagées dans des activités d'innovation de produit ou de procédé. Le taux monte même à 54% s'il est tenu compte des innovations organisationnelles et de marketing. Et là encore, le recours aux technologies de l'information et de la communication est omniprésent. Sans surprise, les secteurs de l'automobile, de la pharmacie, des équipements électroniques et électriques sont parmi les plus innovants. La taille de l'entreprise joue en faveur de la capacité à innover. Toutefois, les PME qui fournissent un effort en R&D comparable à celui des grandes entreprises (environ 5% du chiffre d'affaires) réussissent à transformer cet effort en innovation puis en chiffre d'affaires, avec un rendement similaire à celui des grandes. Fait corrélatif, selon la DGE, les petites entreprises bénéficient moins souvent d'aides fiscales à l'innovation (8% d'entre elles) que les grandes. Un constat en forme d'aveu (insuffisance de considération pour les PME) d'autant plus que, statistiques à l'appui, les entreprises innovantes (toutes tailles confondues) créent davantage d'emplois. Entre 2002 et 2004, l'emploi a progressé de 2,3% dans les entreprises industrielles reconnues comme innovantes (selon les critères de la DGE/Sessi) et de 0,7% pour les entreprises en panne d'innovation. Ce qui, en plus, ne prend en compte ni les entreprises qui ont disparu (pour avoir pris un risque trop grand ou pour avoir été distancé par les concurrents), ni celles créées durant cette période.