Pour Intel, l'un des défis est d'amener les principaux navigateurs web à implémenter ses API. Le fondeur a indiqué être en pourparlers avec « un grand nombre » de prestataires de services, de fournisseurs de logiciels et de fabricants de PC afin qu'ils supportent sa technologie, sans dire encore de qui il s'agissait. En attendant, les sites d'e-commerce qui ont commencé à tester les API doivent demander aux utilisateurs finaux de télécharger un plug-in pour leur navigateur. Intel affirme que l'API processeur devrait fonctionner avec les périphériques à base de puces x86 d'autres fondeurs. « Pour l'instant, cette API n'a pas été testée avec des processeurs non-Intel, mais celle-ci utilise l'ID de la CPU et la ligne de code indiquant la marque du processeur pour déterminer son type. Ce sont des jeux d'instructions x86 standards, » a déclaré Greg Boitano, directeur du marketing de la division Business Client Platform d'Intel. « Cela n'est pas réservé à un fondeur ou un autre. Cela dépend davantage de la valeur que l'on fait passer par le biais de cette puce, » indique-t-il. Toutefois, l'API processeur ne fonctionne pas avec des puces ARM, au moins dans sa version actuelle, ce qui élimine la plupart des smartphones et des tablettes tactiles du marché.

Deuxième axe : améliorer la sécurité

En plus de vouloir rendre l'Internet plus intelligent, Intel espère que son projet va doper la demande pour ses puces. L'entreprise ajoute régulièrement de nouveaux éléments de sécurité et de nouvelles fonctions de gestion à ses puces, et en apportant des moyens supplémentaires pour en tirer parti, Intel veut donner aux clients plus de raisons de choisir ses processeurs plutôt que ceux de ses concurrents. « Ils peuvent dire aux clients que, en choisissant Intel, ils pourront utiliser ces API, et profiter de la sécurité intégrée, » a déclaré Daniel Chang. Greg Boitano, n'a pas parlé de calendrier précis en matière d'API supplémentaire, mais il a laissé entendre qu'une API de sécurité pourrait être en développement. Par exemple, une application peut être en mesure de détecter si un processeur dispose de la technologie Trusted Execution Technology (TXT) d'Intel, qui permet de se protéger contre les « root kits » (kits de démarrage) malveillants. « Par exemple, vous êtes sur le terrain, et vous voulez accéder, via un PC, à une application hébergée dans un datacenter. À l'aide d'un ping, l'application peut déterminer si TXT est actif sur votre matériel, et si vous êtes autorisé à télécharger des données sécurisées, » explique-t-il. La prochaine version du processeur vPro d'Intel, destiné aux utilisateurs professionnels, devrait inclure une technologie d'authentification à deux niveaux, et l'acquisition de McAfee devrait permettre à Intel d'intégrer dans ses puces des technologies de sécurité les plus sophistiquées. Le fondeur espère également que les fabricants de PC vont utiliser ses API comme moyen de différencier leurs produits. Par exemple, Dell, qui travaille également avec Intel, pourrait être en mesure d'utiliser l'API de sécurité pour offrir à ses clients un système totalement sécurisé pour fournir des applications et des données aux employés nomades. « N'importe qui pourrait choisir ce genre de solution pour disposer d'un avantage concurrentiel, » a ajouté Greg Boitano.

Depuis l'annonce faite en octobre dernier, Intel n'a pas dit grand-chose de son projet de « cloud adapté au client ». Selon Rick Echevarria, directeur général de la division Business Client Platforms d'Intel, qui s'est exprimé lors d'une conférence organisée par Dell à San Francisco ce mois-ci, « les clients en entendront davantage parler au cours des trimestres à venir. » En fait, le mois prochain, Intel organise un événement dans l'Oregon pour exposer « sa vision du cloud à l'horizon 2015 ». Et son projet fait parti des sujets qui seront abordés. Les autres sujets concerneront davantage les datacenter : comme la fédération des données - c'est à dire le partage de données entre plates-formes cloud différentes - et l'automatisation des services en ligne. « Nous avons été discrets ces temps-ci sur le cloud, » a encore déclaré Rick Echevarria. « Nous laissons l'industrie et ceux qui ne comprennent pas ce qu'est le end-point computing, présenter le cloud comme un simple moyen de donner accès à des informations via un navigateur internet. Nous croyons que le cloud a beaucoup plus de potentiel que cela. »