JavaScript a encore pris de l'ampleur en 2013. Pierre angulaire de frameworks de développement comme Meteor, Angular.js et Famo.us, qui sont en train de gagner des adeptes, ce langage pour client web joue un rôle clé dans le développement mobile. C'est ce que soulignent nos confrères d'Infoworld dans un bilan réalisé sur les outils de programmation qui ont eu le vent en poupe cette année. On retrouve aussi JavaScript du côté serveur, via Node.js. Les utilisateurs de la plateforme de développement d'apps mobiles Appcelerator le placent avant Java, Objective-C, C#, Ruby et C/C++ pour le développement mobile, selon une enquête menée en novembre par l'éditeur. Les clients d'Appcelerator se tournent vers JavaScript parce qu'il fournit un seul code qui peut fonctionner sur de multiples plateformes, rappelle Michael King, directeur de la stratégie pour l'entreprise. Pourquoi cette poussée dans les frameworks ? Peut-être parce que JavaScript a atteint ses limites, mais le fait qu'on le retrouve partout permet de les dépasser. L'année a été très intéressante selon Matt DeBergalis, co-fondateur de Meteor. On voit que les choses vont bien évoluer, même si l'écosystème n'en est encore qu'à ses débuts et que les outils ne sont pas encore assez bons.

Samsung cherche à créer une communauté

A l'évidence, Samsung veut se distinguer des autres fournisseurs de terminaux sous Android. Il a créé un ensemble de services séparés comme la messagerie instantanée Chord et la plateforme de sécurité Knox, et du côté matériel aussi, avec le support du  stylo et des gestes sans passer par les fonctions tactiles. Et il souhaite que les développeurs écrivent spécialement pour ses terminaux plutôt que de concevoir des solutions Android génériques. En octobre, Samsung a fait évoluer son kit de développement mobile et a tenu une conférence développeurs pour encourager la conception d'apps qui soient propres à son environnement. Pour créer un mouvement dans ce sens, il a notamment sponsorisé de petits hackatons à travers le monde.

D'autres fournisseurs avaient fait des tentatives similaires, mais sans succès, en particulier Motorola avant que Google ne rachète sa division terminaux mobiles, et Verizon Wireless. Samsung, lui, a une chance de réussir en 2014, estime Andrew Borg, analyste pour Aberdeen Group. Selon lui, le fournisseur a enclenché un processus qui pourrait le mettre sur cette trajectoire, mais il ne considère pas en revanche qu'il ait réussi à créer un élan sur ses capacités de développement spécifiques.

Les API croissent et se multiplient

Du côté des API, il y a eu une montée en puissance en 2013. Elles sont devenues le nouvel SOA (service-oriented architecture) tout en étant beaucoup plus simples. Elles viennent des entreprises elles-mêmes, rappelle Kin Lane, un consultant indépendant. Des fournisseurs allant de PayPal jusqu'à Walgreens, tout autant que des ministères, ont sauté dans le train des API. Des technologies comme Rest et Json ont contribué à faire que des milliers d'API soient disponibles. Les applications mobiles et les déploiements cloud ont été des facteurs clés pour les promouvoir, les API connectant les utilisateurs aux services applicatifs. Pour John Rymer, analyste chez Forrester, 2013 a été l'année charnière pour les API Internet. L'intérêt des clients pour le sujet est très fort, confirme-t-il. Tout autant que dans l'industrie elle-même, ainsi que l'ont attesté les différents rachats et annonces intervenus au cours des derniers mois (Mashery acquis par Intel, Vordel par Axway fin 2012, Layer7 par CA, Apiphany par Microsoft, etc.), ou encore, l'arrivée constante de nouvelles API sur le service Apigee.

Selon John Sheehan, CEO de Runscope, l'un des acteurs qui s'est investi sur ce terrain, l'une des tendances les plus importantes, et qui est sous-estimée, est l'adoption très rapide d'API internes privées, entraînée par les besoins des apps mobiles. « Les entreprises conçoivent de plus en plus d'API pour renforcer leurs applications métiers et s'aperçoivent que ces mêmes services peuvent être utilisés pour les intégrations cross-fonctionnelles ».