La technologie de reconnaissance faciale de NEC sera utilisée pour contrôler les athlètes, les bénévoles et le personnel des stades et des installations lors des 32e Jeux olympiques et paralympiques d’été qui auront lieu l'an prochain à Tokyo, Japon (24 juillet au 9 août 2020). Le géant japonais n'a pas confirmé si une technologie similaire sera utilisée pour surveiller les visiteurs qui viendront assister aux compétitions, alors que la technologie de NEC a déjà été utilisée dans d'autres compétitions sportives récentes. Tous les athlètes et le personnel participant aux JO de Tokyo 2020 devront porter une carte d'identité sur un cordon équipé d'une puce à circuit intégré dans laquelle sera enregistrée leur image faciale. Les images faciales de chaque personne accréditée seront collectées avant l'événement et stockées dans une base de données.

Pour accéder à une zone sécurisée, l'athlète devra scanner sa carte à une borne équipée d'une caméra. Si le visage du porteur correspond à l'image du visage enregistrée sur la carte, il pourra franchir le portillon sécurisé. « Cette technologie de pointe permettra d'identifier strictement les personnes accréditées - auparavant, les accès avec badges étaient validés par le personnel de sécurité - et d'accéder rapidement aux sites à une période de l’année où il peut faire extrêmement chaud » a déclaré Tsuyoshi Iwashita, directeur exécutif de la sécurité de Tokyo 2020. Selon NEC, la technologie « va augmenter considérablement les niveaux de sécurité » aux sites des JO et empêchera « l'usurpation d’identité, la falsification et l'utilisation d'accréditations perdues ou volées ».

Identifier des personnes signalées par les forces de l'ordre

Walter Lee, le responsable de NEC en charge des relations avec le gouvernement, a déclaré que la technologie pouvait être intégrée dans une paire de lunettes portée par le personnel de sécurité. « Il est vraiment possible de déployer la reconnaissance faciale à la périphérie, notamment pour des environnements très sécurisés. C'est peut-être exagéré, mais la technologie permet de mettre en œuvre la reconnaissance faciale dans une paire de lunettes », a-t-il affirmé. Selon Walter Lee, NEC peut faire du comptage de foule et de la reconnaissance faciale à plus grande échelle, pour identifier des personnes dans une tribune par exemple.

En 2018, le système de reconnaissance faciale de NEC, combiné avec un système de détection du comportement, avait scanné les images retransmises par les caméras de surveillance du stade Gelora Bung Karno à Jakarta pour identifier des personnes signalées par les forces de l'ordre, mais avait servi aussi à « détecter les intrusions dans les zones réglementées et les objets suspects », a déclaré le géant technologique. « Nous pouvons faire des dizaines de milliers de reconnaissance en une nanoseconde », a dit M. Lee. L'entreprise a également conclu un partenariat avec l'équipe brésilienne de football Clube Atletico Paranaense. À l'Arena da Baixada, 140 caméras surveillent les foules et la reconnaissance faciale est utilisée pour aider le club à « mieux comprendre les attentes du public en fonction de critères comme l'âge, le sexe et le lieu ». Concernant l'accès aux stades et aux installations du club, NEC a précisé que « les spectateurs ne seraient pas soumis à la reconnaissance faciale ».

La reconnaissance faciale de foule courante en Australie

L'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale lors d'événements sportifs est de plus en plus courante en Australie. Le Sydney Cricket Ground (SCG) balaye les foules depuis le début de l'année dernière, et les images collectées par le centre de commandement du stade sont transmises au centre des opérations de la police de Nouvelle-Galles du Sud. Lors d'un test réalisé en 2017, le SCG a déclaré que la technologie avait permis à la police et à la sécurité d'intercepter six spectateurs interdits de stade qui essayaient d'entrer. Des systèmes similaires ont été utilisés pendant les Jeux du Commonwealth de la Gold Coast. À l’époque, un rapport du diffuseur public australien ABC (Australian Broadcasting Corporation) avait conclu que le déploiement de la « plus grande opération de surveillance de masse utilisée par la police en Australie » manquait de données pour fonctionner efficacement et qu’elle était finalement utilisée pour de la surveillance générale par la police. Stadiums Queensland - qui exploite entre autres Lang Park, The Gabba et le Brisbane Entertainment Centre - a admis cette semaine avoir testé un logiciel de reconnaissance faciale lors d’événements sportifs et de concerts, et qu’il avait partagé des données avec la police, sans prévenir le public de l’usage de la technologie.