L'Afdel démarre l'année 2012 en complétant son nom. Elle devient l'Association française des éditeurs de logiciels et de solutions Internet pour accueillir les nombreux acteurs de l'univers du web. Patrick Bertrand, président de l'organisation, évoque en exemple l'écosystème qui se crée autour de la plateforme de développement proposée par Facebook. Un nouveau logo sera diffusé en mars prochain. L'association a désormais atteint le 300e adhérent avec l'arrivée de ReadSoft France, spécialisé dans la dématérialisation de documents.

Le baromètre de l'édition de logiciels en France, publié par l'Afdel en partenariat avec PAC et le CXP, montre que le secteur a progressé de 3,7% entre 2010 et 2011, à 9,7 milliards d'euros, alors que la dépense informatique globale n'a augmenté que de 1,8%. Le marché du SaaS (software as a service) y contribue avec un taux de croissance de 24,7% en France en 2011 (public et privé hébergé). Néanmoins, les acteurs locaux restent de petite taille, rappelle PAC. Le chiffre d'affaires réalisé en France par des éditeurs comme SAP (société allemande) et Sage (d'origine britannique) est supérieur à celui qu'y réalisent les cinq premiers éditeurs hexagonaux. A l'inverse, parmi les Français exportant le plus figurent des sociétés telles que Dassault Systèmes (PLM), Avanquest (logiciels grand public et PME), Murex (logiciels pour la banque) ou Lectra (PLM pour la mode). Au niveau mondial, le premier Français arrive à la 16e place des éditeurs de logiciels.

Une industrie qui répond à des usages

Outre le SaaS, l'analyse des données clients reste un moteur fondamental du marché des logiciels, de même que la bonne tenue des applications techniques. Les perspectives 2012 anticipent un ralentissement notable, mais le marché restera positif. Autant entre 2008 et 2009, nombre de projets ont été reportés, autant sur 2012, les budgets semblent mieux maîtrisés, estime le cabinet d'analyse qui prévoit des investissements continus dans les télécommunications, les services publics (utilities) et le retail. En revanche, un coup d'arrêt sera marqué dans la finance et l'industrie. Commentant ces prévisions, Patrick Bertrand rappelle que le marché de l'édition de logiciels est résistant et résilient en période de crise. « Dès que l'économie redémarre, il y a une dynamique qui tire les investissements. Le logiciel est d'une certaine façon une réponse à la crise », les entreprises cherchant à faire des économies en s'appuyant sur leur système d'information. « Nous sommes une industrie qui répond à des usages », insiste-t-il. Sur ce point, Pierre-Marie Lehucher, directeur général de Berger-Levrault et vice-président de l'Afdel, signale que la mise au point de nouveaux produits ou fonctionnalités figure en première place parmi les investissements prioritaires des éditeurs sur les six prochains mois (avec 73% de réponses dans le baromètre cockpit de l'Afdel). Les stratégies SaaS et cloud viennent juste derrière, 59% des éditeurs les jugeant prioritaires. En revanche, le développement à l'international, de même que les fusions et rapprochements sont moins à l'ordre du jour, tout au moins sur le prochain semestre. 

Un club au service de l'entrepreneur

L'Afdel a signé un partenariat avec AXA Private Equity qui va se concrétiser dans des rencontres thématiques régulières entre le spécialiste du capital investissement et les adhérents de l'association. « Nous allons également organiser des 'speed coaching', beaucoup d'entreprises se posant des questions sur leur développement », explique Laurent Foata, directeur des Fonds d'Innovation & Croissance AXA Private Equity. Les éditeurs de logiciels pourront rencontrer des intervenants qui ne sont pas forcément de leur secteur mais qui pourront leur parler d'implantation à l'international. Cette initiative démarrera dès le 15 février avec un site Internet dédié à l'appui. Jamal Labed, DG d'EasyVista et vice-président de l'Afdel, souligne l'intérêt pour les éditeurs de logiciels d'entrer en contact avec d'autres acteurs. « L'objectif est de créer un club au service de l'entrepreneur. Nous ne l'aurions pas fait seuls », indique-t-il.

Sur 2012, Laurent Foata  a lui aussi une vision assez optimiste. Le directeur des Fonds d'Innovation & Croissance estime que les éditeurs ont beaucoup appris de la crise précédente. « Nous voyons de plus en plus d'entrepreneurs qui font du logiciel et viennent nous solliciter », constate-t-il.

Enfin, l'Afdel veut aussi nouer un partenariat avec Ubifrance pour développer un cadre favorable aux éditeurs dans leur développement à l'international. L'idéal étant d'avoir chez Ubifrance des collaborateurs spécialisés dans le logiciel.