Vendredi, la Japan Aerospace Exploration Agency (JAXA) a reconnu que des informations sensibles concernant un projet de fusée à longue portée nommé Epsilon avaient peut être été subtilisées sur l'ordinateur d'un de ses salariés par un virus informatique. Apparemment, ce dernier a pu collecter des informations et les transmettre à l'extérieur. Pour l'instant, l'agence JAXA ne sait pas très bien quel type d'informations a été envoyé, mais l'ordinateur piraté contenait des spécifications et des informations sur le fonctionnement de son programme de fusée Epsilon, ainsi que sur le développement de plusieurs types de lanceurs liées au programme.

Une enquête pour savoir quelles informations ont été subtilisées est actuellement en cours. L'agence cherche aussi à savoir si d'autres ordinateurs ont également été infectés. Le salarié concerné travaillerait à Tsukuba, dans des installations de l'agence situées au nord-est de Tokyo. Le virus a été détecté le 21 novembre et l'ordinateur infecté a été immédiatement déconnecté du réseau. Suite à ses investigations, l'agence a découvert mercredi que certaines informations avait été subtilisées.

Epsilon pourrait être utilisée à des fins militaires

La fusée Epsilon est une fusée à trois étages suffisamment puissante pour mettre en orbite basse de la Terre de lourdes charges - jusqu'à 1 200 kg - et pourrait être utilisée à des fins militaires. La fusée doit renouveler les versions existantes, et coute moins chère à fabriquer. Elle est unique tant par ses caractéristiques physiques que par son système de lancement, entièrement nouveau. Celui-ci permet de contrôler le système et les lancements à distance à partir d'un ordinateur portable connecté à Internet. Le premier vol de la fusée est prévu l'année prochaine. Elle doit mettre un nouveau télescope spatial en orbite.

L'agence japonaise JAXA s'est excusée pour la fuite et a déclaré qu'elle poursuivait son enquête afin de savoir exactement quelles informations avaient été divulguées. Elle annonce aussi qu'elle va renforcer la sécurité pour prévenir d'autres incidents. En juillet 2011, l'ordinateur d'un de ses employés avait déjà été infecté par un virus. Celui-ci avait cliqué sur un logiciel envoyé en pièce jointe dans un mail. L'enquête, bouclée en mars dernier, concluait que seules des données images non secrètes avaient été subtilisées, de même que 1 000 adresses mails enregistrées sur l'ordinateur.