Le partenariat noué entre le gouvernement allemand et le gouvernement français autour du projet de moteur de recherche sémantique européen Quaero a vécu. Hartmut Schauerte, le secrétaire d'Etat allemand à l'économie et à la technologie, a ainsi confié à un auditorium rempli de responsables gouvernementaux allemands et de responsables d'entreprise que Berlin entendait se retirer du consortium Quaero pour se concentrer sur un projet national, baptisé Theseus. "Il y aura désormais des programmes séparés, l'Allemand Theseus et le Français Quaero" a confirmé le porte-parole du ministère, Hendrik Luchtmeier."Il devrait subsister des coopérations au sein de groupes de travail, mais le consortium entre les gouvernements allemand et français a vécu". De ce côté-ci du Rhin, les responsables gouvernementaux jouent la carte de la diplomatie et expliquent que le projet continue avec une implication allemande (l'Université d'Aix-la-chapelle continuerait à être partie prenante du projet Quaero). "Le dossier Quaero n'est pas clos" explique ainsi Armelle Ceglec, une porte-parole de l'agence française de l'innovation industrielle (AII) qui finance les projets de recherche labellisés par le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. "Il subsiste des partenaires allemands au sein du projet Quaero, mais la configuration de ces partenaires évolue. Lorsqu'on travaille sur un projet international, les choses sont toujours plus compliquées que pour les projets purement français". Le consortium Theseus est mené par Empolis GmbH, une filiale de Bertelsmann AG et il implique plusieurs géants allemands, dont Siemens, SAP et la Fraunhofer Gesellschaft. Lycos, qui est dirigé par Christoph Mohn, dont la famille détient la majorité de Bertelsmann, participe aussi au projet. Luchtmeier a refusé d'expliquer pourquoi le gouvernement fédéral allemand avait décidé de se retirer du projet Quaero. Il s'est borné à faire remarquer que l'objectif n'est pas de bâtir un rival de Google, mais plutôt d'aider les sociétés travaillant sur les technologies de recherche et sur les réseaux du futur. L'incertitude demeure aussi sur le financement des deux projets et notamment sur le sort de la quote-part allemande de Quaero. Notons pour terminer que la position pragmatique des Allemands détonne singulièrement avec l'ambition nationale affichée par le Président Jacques Chirac, qui avait récemment expliqué que le but de Quaero est de "répondre au défi posé par les géants américains comme Google et Yahoo". Une position qui avait immédiatement été moquée par les médias étrangers pour son caractère nationaliste.