L'Autorité de la concurrence vient d'indiquer par un communiqué qu'elle ne prononçait pas de mesures d'urgence à l'encontre d'Oracle Corporation et d'Oracle France. Elle a été saisie par HP Company et HP France qui reprochent au groupe américain dirigé par Larry Ellison « une stratégie généralisée d'éviction » destinée à écarter HP du marché des serveurs haut de gamme pour entreprises. Dans sa plainte, HP avait réclamé des mesures conservatoires. Cette demande est rejetée par l'Autorité administrative qui estime que les conditions ne sont pas réunies pour accorder ces mesures. En revanche, l'Autorité de la concurrence estime que « l'instruction au fond doit se poursuivre ».

Rappel des faits. Depuis le rachat de Sun Microsystems en janvier 2010, l'éditeur de logiciels Oracle est devenu également fournisseur de matériel, concurrent sur ce marché de groupes comme IBM et HP. En mars 2011, il a annoncé qu'il ne porterait pas la prochaine version de son système de gestion de base de données relationnel (SGBDR) sur le processeur Itanium d'Intel. Or, celui-ci est utilisé par HP sur sa gamme de serveurs haut de gamme. Dans cette perspective, HP considère que les entreprises utilisant ces serveurs pourraient envisager un changement de matériels, afin de pouvoir migrer vers la nouvelle version du SGBDR d'Oracle.

L'instruction se poursuit au fond

En l'état de l'instruction, l'Autorité de la concurrence indique qu'elle considère effectivement qu'Oracle est susceptible de détenir une position dominante sur le marché des SGBDR. De ce fait, « il ne peut être exclu que le refus de porter les versions futures de son SGBDR sur les serveurs HP Integrity soit constitutif d'un abus de position dominante », déclare-t-elle dans son communiqué.

Autre pratique susceptible d'être jugée abusive, si elle est confirmée, celle qui consiste à appliquer des tarifs de licence différents en fonction de la gamme de serveurs utilisée. Les conséquences négatives qui pourraient en résulter pour HP sur le marché des serveurs d'entreprise pourraient être préjudiciable pour les consommateurs, note l'autorité administrative qui décide donc de poursuivre l'instruction au fond de l'affaire.