L'affaire était loin d'être gagnée pour Orange, elle est désormais dans le sac. La Commission Européenne qui s'était emparée du dossier de rachat de l'opérateur télécoms espagnol Jazztel par Orange dès septembre dernier, vient en effet de rendre un avis favorable à ce rapprochement. L'OPA amicale déposée par le numéro 1 français des télécoms sur son compétiteur espagnol pour un montant de 3,4 milliards d'euros est donc validée. Grâce à ce rachat, Orange devient le deuxième opérateur télécom en Espagne avec une part de marché de près de 30%, juste derrière le numéro un, Telefonica, et ses 43% de PDM mais devant Vodafone qu'il coiffe au poteau.

La Commission Européenne avait suspendu par deux fois cette acquisition et avait fait part à Stéphane Richard, le PDG d'Orange, de ses craintes concernant un risque de voir grimper les prix de l'Internet fixe en Espagne avec cette opération. L'opérateur français, qui jouait il y a encore quelques semaines la prudence sur ce dossier, est manifestement parvenu à rassurer la Commission : « Une des très importantes choses avant d'accorder le rachat de Jazztel par Orange était de s'assurer que les consommateurs espagnols ne souffriraient pas de prix élevés dans les services d'accès à l'Internet fixe. Les conditions sont aujourd'hui apportées pour permettre à un nouvel entrant sur ce marché de concurrencer aujourd'hui aussi fortement Orange et Jazztel », a t-elle indiqué dans un communiqué.

Faciliter l'arrivée d'un « Free espagnol »

Orange s'est ainsi engagé, dans la fibre optique, à déployer un réseau indépendant FTTH (Fibre-To-The Home) dans 700 à 800 000 immeubles, ce qui constitue un doublement de l'actuel réseau FTTH de l'opérateur en Espagne, mais également d'accorder à un nouvel entrant potentiel, l'accès au réseau ADSL Jazztel pour 8 ans ainsi qu'à son réseau mobile, incluant les services 4G. Une façon de laisser la porte ouverte à la concurrence avec, pourquoi pas, l'espoir de voir arriver sur le marché un acteur qui, à l'image de Free en France, a su tirer partie de son accord d'itinérance avec Orange pour se faire une place sur le marché des télécoms.