L'audit comptable et financier est basé sur une manipulation de chiffres. L'intelligence artificielle excelle, par principe, dans ce genre de taches. Dès lors, les auditeurs doivent-ils craindre d'être un jour purement et simplement remplacés par des intelligences artificielles ? D'après une étude menée par l'Université Paris Dauphine-PSL et le cabinet Grant Thornton France, ce n'est pas du tout le cas. Bien au contraire, les auditeurs se réjouiraient des opportunités offertes par l'IA à leur métier.

Ainsi, 96 % des auditeurs interrogés n'ont aucune crainte d'être remplacés. Par contre, 89 % reconnaissent les qualités d'analyse de données par les IA. Pour 50 %, les IA seraient particulièrement intéressantes pour appuyer les auditeurs seniors. Si 79 % jugent que le principal frein à l'utilisation de l'IA est le manque de confiance dans les outisl disponibles aujourd'hui, 78 % estiment que l'automatisation permise par l'IA va rendre possible un développement de « l'audit en continu » (c'est à dire tout au long de l'exercice comptable, au jour le jour, pour détecter une situation anormale au plus proche de sa survenue, par opposition à l'audit ponctuel, notamment en fin d'exercice). La meilleure fiabilité des travaux est soulignée par 84 % des répondants. De plus, 65 % se réjouissent que l'IA accroît la capacité à travailler à distance.

Dès aujourd'hui, 60% des auditeurs déclarent utiliser au moins l'un des outils associés au concept d'IA tandis que 13% n'en ont jamais utilisé. Cependant, ce sont les outils aujourd'hui les plus simples qui sont les plus utilisés : 50 % utilisent des outils d'analyse de données, seulement 3 % de véritables robots de manière régulière, 13 % des outils de reconnaissance visuelle et 11 % de l'apprentissage automatisé (machine learning). Pour 63 % des répondants, l'IA entraîne surtout un avantage en termes de coût grâce à la réduction du temps passé au traitement des données par l'auditeur même si 24% des répondants seulement prévoient une réduction des équipes.