Dans une étude intitulée « les télécoms dans l'Europe de 2015 », l'Idate (Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe) envisage différentes hypothèses d'évolution du secteur en partant de la situation actuelle. Celle-ci est plutôt satisfaisante, estime l'institut qui rappelle que l'Europe est aujourd'hui en pointe dans le domaine de la téléphonie mobile et en deuxième position (après l'Asie) pour ce qui concerne Internet. Ces bons résultats sont dus en grande partie aux investissements massifs consentis par les opérateurs. Les perspectives à moyen terme paraissent toutefois plus hypothétiques. La baisse de la téléphonie fixe, le ralentissement de la croissance de l'ADSL, la saturation du marché de la téléphonie mobile et l'adoption plus lente que prévue de la 3G par les consommateurs plongent les principaux acteurs dans le doute, ce qui a un impact négatif sur les investissements. Après avoir passé en revue les différents moteurs et freins du marché (technologie, compétition, souhaits des consommateurs, politiques de régulation...), l'Idate envisage trois scénarios d'évolution possibles. Le premier, baptisé Télépocalypse part de l'hypothèse que la baisse des prix ne sera pas relayée par l'adoption massive de nouveaux services. Cela se traduira par une grande frilosité des investisseurs, la disparition des acteurs les plus dynamiques et par un poids plus important des pouvoirs publics. Le second (Compromise Convergence) envisage une croissance modérée des revenus provenant d'un côté des services d'interconnexion, de l'autre, de quelques services basiques et premium, illustrés aujourd'hui par les SMS. Enfin, le scénario Evernet part du principe que le rôle accru des télécommunications créera des opportunités de croissance aussi bien pour les fournisseurs d'infrastructure que pour les fournisseurs de services, donnant ainsi naissance à une industrie des télécommunications européenne dynamique et compétitive. Un scénario qui ne sera possible, estime l'Idate, que si les pouvoirs publics européens jouent leur rôle en favorisant la concurrence, les coopérations et la mise en place de nouveaux services. Rendez-vous dans 8 ans.