L'annonce avait été faite au mois de février dernier, mais il fallait attendre le deuxième trimestre pour officialiser la disponibilité du service, les tarifs et les conditions d'utilisation. Sur ces dernières, les clients ont le choix entre une option «licence incluse» et une option « licence fournie par le client » (BYOL - bring your own license). Les tarifs de base sont de 0,16 dollars de l'heure pour la première option et de 0,11 dollars de l'heure pour la seconde, selon Amazon. Seule la version Oracle Standard Edition One, une version limitée en fonctionnalités de la base de données d'Oracle, est disponible avec l'option « licence incluse ».

Les clients souhaitant utiliser la version Standard Edition ou la version Enterprise Edition, produit phare de l'éditeur, doivent fournir leurs propres licences, celles dont ils disposent déjà ou celles nouvellement acquises auprès d'Oracle. Les licences d'Oracle Enterprise Edition coûtent 47.500 dollars contre 17.500 dollars pour l'édition Standard. Ces prix affichés ne prennent pas en compte les remises octroyées. La version Enterprise Edition comprend un large éventail d'options, facturées séparément, comme Data Guard, Real Application Clusters et Advanced Compression.

Amazon propose cinq classes d'instance de base de données, dont les prix sont fonction de la quantité de mémoire et de la puissance de traitement allouées. Des frais s'appliquent également pour le stockage et le transfert de données. Il est possible de réduire ces coûts en achetant des instances de base de données réservées, et en s'engageant sur des périodes de un ou trois ans, comme l'a rappelé Amazon. Les clients paient d'avance et bénéficient, en retour, de rabais sur le tarif horaire. Les configurations sont déterminées automatiquement par le système d'Amazon, ce si bien que les clients pourraient être en mesure de connecter leurs applications à une instance de base de données Oracle en « quelques minutes ».

Monitoring et intérêt pour les développeurs

Le service comprend aussi le système de gestion CloudWatch d'Amazon, sans coût supplémentaire, qui permet aux clients de surveiller quelle capacité de stockage et quelle quantité de mémoire ils utilisent. Le système prendra automatiquement en charge l'application des correctifs aux bases de données, mais les clients pourront, s'ils le souhaitent, garder le contrôle du calendrier des mises à jour. Les sauvegardes automatiques sont activées par défaut, et les utilisateurs peuvent prendre des instantanés de leur base de données à tout moment, a ajouté Amazon. « La réplication de base de données, essentielle pour la tolérance aux pannes, n'est pas encore disponible pour Oracle sur Amazon, mais sera ajoutée à un moment ou un autre, » a précisé Amazon. Selon Curt Monash, analyste chez Monash Research « cette fonction n'est généralement pas utile en production, » comme il l'écrit sur son blog.

Mais il pourrait y avoir des exceptions, comme avec les applications à courte durée de vie et destinées à un projet spécifique, ou bien lorsque « l'application est assez petite, ou la situation suffisamment désespérée, afin de compenser les inefficacités par la commodité, » écrit-il. « Il y a là un appel clair à exécuter Oracle sur Amazon, en mode de non-production, » a t-il ajouté. D'une part, « la mise en route rapide d'une instance cloud peut avoir beaucoup d'intérêt pour un développeur, » écrit-il. « La même démarche se justifie si vous voulez vendre une application basée sur Oracle et si vous souhaitez proposer une version test ou la mettre en démonstration. En tous cas, c'est ce que l'on peut observer en général quand un logiciel sur site est proposé dans le Cloud», fait remarquer l'analyste.

« Ces observations sont renforcées par le fait que le seul logiciel d'Oracle qu'Amazon peut effectivement licencier, c'est l'édition bas de gamme. » Ceci étant, « un logiciel aussi cher que Oracle Enterprise Edition peut ne pas être adapté au mode de tarification d'Amazon, » a déclaré Curt Monash dans une interview. « Je ne pense pas que beaucoup de clients souhaiteraient faire tourner Oracle Enterprise Edition dans le cloud, de toute façon, » a t-il ajouté. « Celui qui dispose de l'Entreprise Edition préfèrera au contraire en renforcer l'administration pour optimiser ses performances. »