Jusqu’où va s’arrêter la surenchère quasi hebdomadaire que se livrent la Chine et les Etats-Unis dans leur conflit commercial ? Dernière victime en date, le langage de programmation à destination des enfants, Scratch. Développé par Lifelong Kindergarten Group du Media Lab du MIT, le site web de Scratch n’est plus accessible en Chine selon Greatfire.org. Selon l’organisation qui observe la censure des autorités chinoises, le site a été bloqué complètement depuis le 20 août.

Scratch est utilisé par plus de 60 millions d’enfants dans le monde et connaissait jusqu’alors un fort engouement de la part des jeunes Chinois. Au dernier décompte, 5,65% des utilisateurs enregistrés de Scratch, soit 3 millions, étaient basés en Chine. Un chiffre probablement minimisé car plusieurs développeurs ont élaboré des dérivés de Scratch, celui-ci étant un logiciel open source.

Des déviances dans le contenu de Scratch

Le langage contient « beaucoup de contenu humiliant, faux et diffamatoire sur la Chine », notamment en plaçant Hong Kong, Macao et Taïwan comme des « pays », souligne un service d’information géré par l’Etat chinois pour expliquer ce bannissement. L’article rappelle que « tout service distribuant des informations en Chine » doit se conformer aux réglementations locales, et que le site web et le forum d'utilisateurs de Scratch ont été fermés dans le pays.

L’éditeur de Scratch n’a pas fait de commentaires. Le langage de programmation est téléchargeable pour être utilisé hors ligne, des utilisateurs chinois peuvent donc continuer à l’utiliser pour l’instant. Comme sur d’autres technologies, les autorités chinoises militent pour le développement d’acteurs et de services locaux. Parmi eux, il y a Code Mao, une jeune entreprise de cinq ans basée à Shenzhen, qui est un des premiers acteurs majeurs dans le domaine. Elle est financée par des sociétés de capital-risque. Par ailleurs, les opérateurs nationaux historiques de l'Internet, NetEase et Tencent, ont également conçu leurs propres produits pour les jeunes codeurs.