Sur les critères de l'offre de services dématérialisés, le nombre d'utilisateurs, le recours aux formulaires pré-remplis et l'ouverture des données, la France est le 13ème pays du monde pour la numérisation de son administration. Cette performance jugée « honorable » la place un peu au dessus de la moyenne européenne. Sur saisine du Président de l'Assemblée Nationale, la Cour des Comptes a cependant jugé nécessaire d'enquêter sur le sujet. Et son jugement est très nuancé alors que son rapport public annuel se taisait pratiquement sur le sujet.

En effet, si les services numériques existent, leur usage reste très limité dans la plupart des cas. Et le numérique ne joue que rarement un rôle moteur ou central dans la modernisation de l'Etat. La Cour note cependant une assez forte croissance, notamment dans des catégories de population qui étaient très réticentes. Mais c'est bien la valeur d'usage qui est prise en défaut : le service numérique n'est pas promu et, en retour, les réactions des usagers ne sont ni analysées ni mesurées.

Vers un retour de la carte nationale d'identité électronique ?

Pages 13 et 14 du rapport, la Cour publie quinze recommandations très pragmatiques pour faciliter le développement de l'administration numérique. Assez curieusement vient se loger dans la liste « réétudier l'opportunité de développer une carte nationale d'identité électronique ».

La Cour se réjouit tout de même de la logique d'Etat Plate-forme et de l'analyse de valeur avec la méthodologie Mareva avant tout lancement de projet important. L'identification unique du citoyen est pointée par la Cour pour faciliter l'accès aux services publics numériques. Prévue dans la logique d'Etat Plate-forme, cette identification sera unifiée mais non pas unique, donc dans une logique différente de la « carte nationale d'identité électronique ». La Cour recommande surtout d'accompagner les usagers et de leur faire avoir confiance dans le numérique.