Contrairement à son habitude, Microsoft a rafraîchi sa gamme de tablettes Surface Pro X avec des composants plus performants, en particulier un puce Microsoft SQ2 de seconde génération sur architecture ARM. La firme a également amélioré le code de certaines applications clés, l’ensemble apportant plus de performance et une plus longue durée de vie de la batterie sous Windows sur ARM. La puce SQ2 a été réservée aux configurations Surface Pro X haut de gamme annoncées jeudi. Le prix de départ des configurations SQ2, disponibles à partir du 13 octobre, s’échelonne entre 1699 € et 2019 €. Outre la puce, aucun changement significatif n'a été apporté au design de la Surface Pro X, si ce n’est sur le plan esthétique, notamment une finition Platine, et trois couleurs Platine, Bleu glacier et Rouge coquelicot pour le clavier Signature Keyboard. Le stylet rechargeable Surface Slim Pen, logé dans la gouttière du clavier, est toujours vendu séparément. Actuellement, le pack stylet Slim Pen et le clavier Signature Keyboard pour Surface Pro X sont vendus au prix de 294,99 € dans le Microsoft Store.

Lancée il y a moins d'un an, la tablette Surface Pro X avait apporté des nouveautés significatives au niveau du hardware, comme des ports USB-C supplémentaires et la gouttière rechargeable pour le stylet. Mais la tablette souffrait de ne pas offrir une autonomie suffisante - même pas une journée de travail - sans parler des problèmes de compatibilité habituels inhérents à la puce SQ1 de Microsoft.

Platine, Bleu glacier et Rouge coquelicot, nouvelles options de couleur pour les claviers de la Surface Pro X. (Crédit : Microsoft)

Amélioration des performances, de l'autonomie et de la compatibilité

Heureusement, Microsoft continue de progresser sur ces deux fronts. Comme nous le savons, la puce SQ2 de Microsoft est basée sur le CPU Snapdragon 8cx Gen 2 5G de Qualcomm, une puce de 7W qui, si l’on en croit le fabricant, est 39 % plus performante que la puce Core i5 de 15W de 10e Gen d’Intel. Il est probable que Microsoft a overclocké sa puce SQ2, de la même manière que sa puce SQ1 était essentiellement un CPU Snapdragon 8cx overclocké pour atteindre des vitesses annoncées de 3GHz. (Officiellement, Microsoft n’a pas indiqué à quelle vitesse fonctionnait sa puce SQ2).

Performances du CPU Snapdragon 8cx Gen 2 5G, selon Qualcomm, qui sert de base au design de la puce Arm SQ2 de Microsoft. (Crédit : Qualcomm)

Mais les puces comme le SQ1 ont dû faire face à un autre problème : celui de la compatibilité. Aujourd'hui, les familiers de Windows on ARM le savent : les design ARM et les appareils comme le Surface Pro X ne peuvent pas exécuter du code 32 bits et 64 bits ARM en natif. Il est donc nécessaire de passer par un émulateur, mais qui ne prenait en charge que les applications 32-bits.

Microsoft a déclaré qu'il s’employait à résoudre ce problème particulier. L’entreprise prévoit ainsi de livrer, dès le mois de novembre, un code qui permet aux applications x86 64 bits d'être émulées par Windows on ARM. Ce code sera d'abord distribué aux membres du programme bêta Windows Insider de Microsoft. Mais c’est l'exécution d'applications x86 64 bits sur le système ARM qui devrait apporter un gain de performance. C’est pourquoi, Microsoft a cherché à développer des versions optimisées d’applications populaires en les écrivant spécifiquement pour l'architecture ARM.

A la différence des autres tablettes Surface dotées d’un port USB-A et d’un port USB-C, la Surface Pro X comprend deux ports USB-C. (Crédit : Microsoft)

Parmi ces applications, il y a, semble-t-il, une version très attendue de Google Chrome écrite sur ARM 64, ainsi que des versions existantes et optimisées du navigateur Firefox et de WhatsApp. Microsoft a également déclaré qu'elle travaillait toujours à l’optimisation de son navigateur Edge pour ARM. L’entreprise projette également de livrer une version de Microsoft Teams spécifiquement codée pour l’architecture ARM. L’app Visual Studio a déjà été optimisée pour Windows on ARM. Au total, des « milliers » d'applications Windows existantes fonctionnent désormais sur la Surface Pro X, soit en mode natif, soit en mode émulé. Sur la base de ces changements logiciels, Microsoft affirme désormais que la Surface Pro X offrira jusqu'à 15 heures d'autonomie théorique « dans toutes les configurations ». Comparativement, lors de nos tests initiaux, la durée de vie de la Surface Pro X se situait entre 6 heures et un peu plus de 8 heures.

A signaler au passage, même si cela n’a aucun rapport avec le travail de développement 64 bits de Microsoft, la technologie Eye Contact développée par l’éditeur, qui exploite les capacités d'IA de Qualcomm. Eye Contact utilise l'intelligence artificielle pour modifier votre image pendant un appel vidéo, donnant l'impression que vous regardez toujours la caméra - et votre public - même quand vous regardez vraiment leur visage à l'écran.

La 5G en attente pour l'instant

Un autre changement moins important, mais tout de même significatif, concerne la connectivité. Dans un récent test du Lenovo Flex 5G, nous indiquions que cet ordinateur portable équipé de l'ancienne puce Snapdragon 8cx 5G de Qualcomm, promettait une connectivité 5G ultra rapide. Le problème étant, bien sûr, de trouver de la 5G disponible : les zones de Verizon ressemblent plus à des hot spots qu’à des zones de couvertures. En la matière, et même si la puce Qualcomm Snapdragon 8cx Gen 2 5G promet une connectivité 5G, Microsoft a fait le choix de livrer une tablette Surface Pro X uniquement avec une connectivité 4G/LTE.

Le Surface Slim Pen et son compartiment rechargeable est probablement la nouveauté la plus sympathique du Surface Pro X. (Crédit : Microsoft)

La tablette Surface Pro X va-t-elle faire sensation cette fois ? Le défi auquel tous les fabricants d'appareils mobiles sont actuellement confrontés concerne la limitation de l’usage en intérieur, où la mobilité revient simplement à se déplacer d’une pièce à une autre. La nouvelle Surface Pro X témoigne cependant de l'engagement soutenu de Microsoft en faveur de Windows on ARM, et de sa capacité impressionnante en matière de développement.