On trouve des arguments pour modérer son pessimisme et tempérer son extrapolation. En premier lieu, même si l'unité de base de la puissance de calcul peut cesser de croître à cause des barrières physiques, il serait possible de déployer cette puissance en parallèle pour en optimiser le rendement. Le monde devra réfléchir à la manière de multiplier cette unité de base pour la rendre plus performante, ce qui n'est pas vraiment la tendance actuelle, du fait que la loi de Moore continue à s'appliquer. Cela va donc demander du temps. 

Plus avant, se profile aussi l'informatique quantique, et la mise au point d'un modèle pour effectuer des calculs capables de résoudre les problèmes à l'origine des inquiétudes émises par le physicien, qui lui font craindre un effondrement de l'âge informatique. Si l'idée est de laisser la science là où elle est restée bloquée pendant quelques années, il va falloir travailler pour dépasser le paradoxe d'Heisenberg.

Et si l'informatique quantique parvient à évoluer jusqu'à permettre des applications commerciales, certains pensent qu'elle posera de plus gros problèmes que ceux posés par la physique fondamentale pour construire des ordinateurs toujours plus complexes. La vraie question est de savoir à quoi serviront ces futures machines. En 2050, les ordinateurs quantiques pourraient être parfaitement adaptés pour résoudre les plus profondes énigmes de l'univers, mais peut-être pas pour créer l'équivalent de l'iPod.