La France a annoncé, par la voix de Michel Barnier, le ministre des Affaires étrangères, qu'elle verserait 300 000 ¤ au Fonds de Solidarité Numérique (FSN).

Créé dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l'information en décembre 2003, sur une initiative du Président sénégalais Abdoulaye Wade, le FSN est soutenu par les Nations Unies. Il a été officiellement baptisé le 14 mars à Genève. Son objectif est de réduire la fracture numérique Nord-Sud : dans un monde où la globalisation est une lapalissade, 90 % de la population reste privée d'Internet. On compte plus de téléphones à Manhattan que dans l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne, une Afrique coupée des connaissances numériques avec moins d'un ordinateur pour 5000 habitants.

Face à ce constat, le FSN, géré par une Agence mondiale de la solidarité numérique, propose une forme nouvelle d'aide aux pays défavorisés. Pour doter les régions du monde laissées pour compte par la mondialisation d'équipements technologiques, le FSN a imaginé le "principe de Genève" : un mécanisme de financement du développement original basé sur une démarche volontaire des collectivités locales. Plus précisément, les pouvoirs locaux s'engagent à inclure dans tous leurs appels d'offres un prélèvement de 1 % sur les bénéfices de leurs prestataires. Lyon et Genève, présentes dès l'origine du projet, sont parmi les premières collectivités à avoir alimenté le fonds.

Le FSN est une idée novatrice qui reçoit de nombreux soutiens. Outre la France, qui s'est engagée à verser 300 000 ¤, le Nigeria, l'Algérie, le Maroc et la Guinée ont également apporté leur contribution. Les membres du Fonds sont désormais une vingtaine et plus de 120 villes francophones se sont engagées à appliquer le "principe de Genève". Pour montrer qu'une mondialisation de la solidarité est possible.