Microsoft a beau avoir gagné le mégacontrat JEDI du Pentagone, il lui faudra patienter encore un peu avant d'encaisser les fruits de ce juteux contrat qui avoisine 10 milliards de dollars. La juge Patricia Campbell-Smith a engagé une injonction préliminaire de contestation pour clarifier la situation. La décision de ce juge intervient quelques jours après la décision d'Amazon de contraindre le président américain Donald Trump de s'expliquer sur les raisons ayant poussé le Pentagone a finalement se tourner vers Microsoft pour le contrat JEDI.

Si l'injonction est au final menée à tort, Amazon devra verser en contrepartie 42 millions de dollars de caution. « Le tribunal a confirmé par l'injonction que les contestations d'Amazon en ce qui concerne ce marché ne sont pas triviales. Ce n'est pas garanti qu'ils l'emporteront, mais le fait qu'ils l'aient obtenu pose un gros problème », a expliqué Alexander Major, avocat associé au sein du  cabinet d'avocat McCarter & English.

Microsoft et le Pentagone dans leurs petits souliers

Cette nouvelle a-t-elle de quoi faire trembler Microsoft et le Pentagone ? Officiellement non, comme l'a indiqué d'abord la firme de Redmond dans un communiqué : « Nous avons confiance dans le ministère de la Défense et nous pensons que les faits montreront qu'il a mené un processus [d'attribution de contrat] détaillé, approfondi et équitable ».

Même son de cloche du côté de la Défense américaine chez qui on sent même une pointe d'agacement, sans aller jusqu'à menacer Amazon d'entrave à la bonne exécution de son contrat : « Le Pentagone pensait que les actions entreprises dans ce litige ont retardé inutilement la mise en œuvre de la stratégie de modernisation du DoD et prive ses militaires de l'ensemble des capacités dont ils ont un besoin urgent », estime le Lieutenant Colonel Robert Carver.