De la remontée de logs serveurs à la surveillance de la performance des applications web et containeurisées en passant par les indicateurs de sécurité, les activités de monitoring se sont complexifiées au fil du temps. Avec à la clé la naissance du concept d'observabilité pour tenir compte de cette évolution et que tentent de s'accaparer un grand nombre d'acteurs (AppDynamics, BMC Software, New Relic, Sysdig...) ou encore des spécialistes historiques de l'analyse de données machines comme Splunk. Pour cerner la maturité des entreprises dans ce domaine, l'éditeur a publié la deuxième édition de son rapport The State of Observability. « Discipline encore relativement nouvelle, l'observabilité n'a cessé de gagner du terrain dans l'année depuis notre premier rapport sur l'état de l'observabilité », explique Splunk. « La ruée de l'adoption du cloud pendant la pandémie a exacerbé les défis de surveillance pour les équipes informatiques traditionnelles ».

Dans son étude à laquelle ont participé 1 250 responsables et opérationnels IT, Splunk note qu'une convergence est attendue entre les différents outils, services et équipes issus de la surveillance des performances applicatives (APM), des réseaux (NPM), de la sécurité et bien entendu de la gestion et de l'analyse des logs. Et ce dans un contexte déjà marqué par l'évolution des systèmes, de l'organisation et des développements informatiques où 96% de organisations fonctionnent déjà avec certaines applications cloud native sur plusieurs environnements. Sachant que deux-tiers des entreprises interrogées s'attendent à un accroissement de la proportion d'apps cloud native en 2023. « L'étude montre également que la valeur de l'observabilité a été éprouvée et comprise. La question est de savoir comment les entreprises continuent à améliorer leur visibilité et leur réactivité à travers des infrastructures de plus en plus dynamiques », indique Splunk.

Améliorer la visibilité et les temps de développement applicatifs

Les résultats du rapport The State of Observability 2022 rendent compte d'une segmentation des répondants (leader, intermédiaire et débutant) en fonction de la maturité de leur entreprise en termes d'observabilité. Pour cela, 4 facteurs ont été pris en compte (expérience, corrélation de données, rationalisation des solutions et adoption de technologies IA/ML). « Année après année, la confiance a augmenté signalant un succès d'observabilité accru à tous les niveaux. Pourtant, deux fois plus de leaders que de débutants (71% contre 35%) sont complètement confiants qu'ils peuvent répondre à la disponibilité des applications et aux exigences de performances », note Splunk dans son rapport. « 66 % des leaders déclarent que leur visibilité dans les performances de l'application est excellente contre seulement 44 % pour les débutants. De même, 64 % des dirigeants déclarent que la visibilité sur leur posture de sécurité est excellente (contre 42 % des débutants), 58 % ont une excellente visibilité du code au niveau applicatif (versus 43 %) et 64 % une excellente visibilité sur les conteneurs (contre 39 %) ».

Les bénéfices d'usage liés à l'observabilité se retrouvent quant à eux en termes de temps de temps nécessaire pour détecter et résoudre des problèmes de performance applicatif. Les répondants appartenant à la catégorie des leaders ont été plus nombreux que les débutants à constater que les solutions d'observabilité ont permis d'accélérer les temps de développement (68 % versus 57 %). Idem en termes de rapidité des délais et des déploiements (73 % contre 62 %), une meilleure visibilité sur le cloud natif et les applications traditionnelles (75 % contre 58 %). Mais aussi la détection accélérée des problèmes (75 % contre 65 %, tout comme leur résolution (73 % contre 65 %). En termes d'outillage consacré à l'observabilité, une majorité de répondants (entre 33 % et 36 % selon leur niveau de maturité) s'accorde à consacrer entre 11 et 15 solutions pour répondre à cet enjeu. « 79 % des répondants disent que leur organisation a ajouté des outils et des capacités à leur observabilité portefeuille ; seulement 8 % se consolident. Dans le même temps, 48 ​​% des organisations s'associent avec moins de fournisseurs versus 35% qui disent les augmenter », constate Splunk.

Des coûts d'interruption de service qui peuvent grimper en flèche

Splunk s'est aussi intéressé aux coûts des interruption de service applicatifs qui varient en fonction des niveaux de maturité par rapport à l'observabilité, allant de 2,5 M$ pour les leaders à 7,9 M$ pour les intermédiaires et 23,8 M$ pour les moins avancés. Parmi les principales craintes liées à la baisse des temps de disponibilité, on trouve - en moyenne - la baisse de la satisfaction client (53 %), la perte de revenus (48 %), de réputation (44 %) ou encore de clients (39 %). L'éditeur a aussi demandé pourquoi les organisations avaient commencé à la mise en place du monitoring. La réponse la plus fréquente était la moins surprenante, à savoir pour pour améliorer généralement les performances de l'application et/ou l'expérience utilisateur. La deuxième réponse a surpris davantage puisqu'elle était liée à la capacité d'attirer les talents : « bien qu'elle soit arrivée deuxième au classement général, c'était la meilleure réponse donnée par les dirigeants qui l'ont choisi à 68 % contre 56 % pour les débutants.»

L'étude livre par ailleurs quelques indicateurs intéressants par pays dont la France. Parmi les principaux enseignements, il ressort que les organisations françaises accusent un retard dans leur parcours d'observabilité : 74 % sont débutants (contre 58 % en moyenne dans les autres pays) et juste 5% sont des leaders (contre 10% dans le reste du monde). Les sociétés françaises rapportent plus souvent que leurs investissements dans Les technologies AIOps les ont aidés à atteindre un temps moyen de réparation (MTTR) inférieur soit 58 % contre 43 % en moyenne dans les autres pays.

Des outils d'observabilité plus cloisonnés en France

Les entreprises françaises sont aussi moins optimistes quant à l'avenir des applications cloud native : 46 % déclarent qu'une plus grande proportion de leurs applications développées seront cloud native contre 69 % en moyenne dans les autres pays. Les organisations françaises ont par ailleurs tendance à avoir des outils d'observabilité plus cloisonnés avec seulement 20 % des répondants en France faisant état d'une importante corrélation des données entre solutions versus 38% en moyenne dans les autres pays. Par ailleurs seules 19 % des organisations françaises déclarent utiliser intensivement l'IA/ML dans leur ensemble d'outils d'observabilité contre 28 % ailleurs.