Freescale Semiconductor, ex-filiale de Motorola, vient de commencer la commercialisation de puces mémoire MRAM (Magneto-resistive random access memory). Après des années de recherches dans les labos de Motorola, mais aussi Altis Semiconductor, Spintron, Cypress ou Crocus, cette disponibilité commerciale en volume marque une étape décisive dans l'émergence d'une technologie très prometteuse. La MRAM combine en effet les avantages de la RAM classique (rapidité d'accès à la mémoire, de quelques nanosecondes) et de la mémoire Flash, non-volatile, c'est-à-dire capable de stocker l'information même une fois le courant éteint - contrairement à la RAM, volatile, qui se vide si elle n'est plus alimentée (voir notre encadré ci-dessous). Et contrairement à la mémoire Flash, qui supporte un nombre de cycles d'écriture de l'ordre de 10 puissance 5, Freescale souligne que la MRAM ne connaît pas de limitation de ce point de vue. Une mémoire de luxe à 25 dollars l'unité Avec une MRAM de grande capacité, il serait ainsi possible de démarrer un ordinateur quasi-instantanément. Et comme la MRAM est beaucoup moins gourmande en énergie que la RAM classique, c'est un candidat idéal pour tout type d'appareil électronique portable - en particulier les téléphones mobiles, aux batteries encore avares d'énergie. Ce devrait d'ailleurs être sa première destination, sachant que la puce mise en vente est de 4 Mbit (contre des puces de 256 voire 512 Mbit assemblées pour constituer les barrettes de RAM de plusieurs centaines de mégaoctets des PC actuels). Le besoin de mémoire devra donc être limité. Le prix est une autre limitation : Freescale annonce 25 dollars l'unité pour un achat par lot de 1000. Vu le prix de la mémoire RAM classique (de l'ordre de 2,4 dollars les 256 Mbit pour de la DDR400), il est clair que la MRAM ne remplacera pas la RAM dans tous les PC de sitôt.