Dans le chaos économique provoqué par la pandémie de Covid-19, IBM a fixé son cap en installant Arvind Krishna comme CEO et en nommant Jim Whitehurst, le CEO de Red Hat, comme président. L’entreprise a également affecté Paul Cormier, vétéran de Red Hat, au poste de CEO de Red Hat. Arvind Krishna remplace Virginia Rometty, CEO de longue date, qui prendra sa retraite à la fin de l'année. Ces nominations et réaffectations doivent permettre à Big Blue de trouver sa voie dans le monde du cloud hybride où dominent déjà Amazon, Google et Microsoft.

Une gestion du Covid-19 en guise de bienvenue

Pour l'instant, cette équipe doit d’abord faire face à la pandémie de Covid-19, une situation évoquée par Arvind Krishna dans une lettre publiée sur LinkedIn le 6 avril, jour de sa prise de fonction. « En cette période difficile, nous devons tous faire preuve d'empathie, de solidarité et de compréhension les uns envers les autres... S'il est une chose que cette crise de santé publique a mise en lumière, c'est le rôle toujours essentiel d'IBM dans le monde. Nous sommes l'épine dorsale de certains des systèmes les plus critiques du monde. Nos technologies et nos services permettent aux banques de réaliser des transactions par carte de crédit, aux entreprises de gérer leurs chaînes d'approvisionnement, aux opérateurs de télécommunications de mettre leurs clients en relation, aux prestataires de santé d’améliorer les soins aux patients, et aux entreprises et aux villes de lutter contre les cybermenaces », a écrit M. Krishna.

Comme d’autres acteurs du secteur technologique, IBM contribue à la lutte contre le Covid-19. Sa branche IBM Research a développé des technologies alimentées par le cloud et l'IA qui peuvent aider les chercheurs à lutter contre le coronavirus, notamment pour accélérer la découverte de médicaments.

IBM dirige également le consortium Covid-19 High Performance Computing avec AWS, Google, HPE et Microsoft, ainsi que l’US National Labs, la NASA et d'autres, afin de fournir aux chercheurs des systèmes haute performance pour leur permettre de réaliser des calculs de modélisation massifs. Même si le Covid-19 est la priorité du moment, l'objectif à long terme d’IBM est de développer les technologies clouds. « Nous pouvons faire d'IBM le partenaire technologique le plus fiable du 21e siècle. Pour cela, nous devons nous assurer qu'IBM continue d'innover et nous devons être en tête pour accompagner nos clients dans ce voyage transformationnel. Le cloud hybride et l'IA sont les deux forces dominantes de cette transformation et nos clients doivent concentrer tous leurs efforts sur ces technologies », a-t-il ajouté.

Red Hat, Kubernetes et les conteneurs

Krishna a également tracé les orientations stratégiques d'IBM en matière de cloud computing pour l'avenir. « En premier lieu, nous devons mieux comprendre les deux domaines stratégiques dans lesquels s’engagent IBM : la transition vers le cloud hybride et l'IA. Nous devons tous comprendre et exploiter tout ce qui permettra à IBM de gagner un avantage concurrentiel. En particulier, notre leadership en matière d'open source et de sécurité, notre forte expertise et notre confiance, et le fait que nous permettons à nos clients de créer des applications critiques qu’ils peuvent exécuter n'importe où », a encore déclaré M. Krishna. IBM doit également gagner la bataille pour l'architecture du cloud. « IBM et Red Hat ont une opportunité unique : faire de Linux, des conteneurs et de Kubernetes la nouvelle norme. Nous pouvons faire de Red Hat OpenShift un standard pour le cloud hybride au même titre que Red Hat Enterprise Linux est devenu la norme en matière de système d'exploitation », a déclaré M. Krishna.

Quand, en juillet dernier, IBM a conclu l’acquisition de Red Hat pour 34 milliards de dollars, il était clair que l’entreprise s'attaquerait au marché du cloud hybride et c’est encore plus vrai aujourd’hui, avec la mise en place de cette nouvelle équipe dirigeante. Arvind Krishna, 57 ans, alors vice-président senior Cloud et Cognitive Software d’IBM, a été l’un des principaux architectes de cette acquisition. Quant à Paul Cormier, il a été à l'origine de plus de 25 acquisitions chez Red Hat et l’initiateur du modèle d'abonnement qui a fait passer Red Hat de disrupteur open source à pilier de la technologie d'entreprise. Toujours à propos de la nouvelle équipe, IBM a déclaré avoir nommé Howard Boville, ancien directeur télécom et technologie clouds de la Bank of America, au poste de vice-président senior de la plate-forme cloud, pour superviser l’IBM Cloud.