"La plus grande base de données au monde". C'est ainsi qu'une source proche du dossier qualifie la collecte géante de relevés d'appels téléphoniques mise en place aux Etats-Unis par la NSA (National Security Agency) depuis le 11 septembre 2001. Des écoutes organisées en toute illégalité puisque ni diligentées ni autorisées par la justice. Selon la presse américaine, les opérateurs - AT&T en tête - ont livré à l'agence de renseignement des millions de relevés d'appels téléphoniques entre les Etats-Unis et l'étranger. Si l'administration se défend de s'être également intéressée aux communications passées sur le territoire américain, plusieurs sources prétendent le contraire. Révélé successivement par le New York Times et USA Today, le programme a dû être défendu par le président Bush lui-même. Dans une allocution télévisée, le locataire de la Maison blanche a invoqué la sempiternelle lutte contre le terrorisme - en particulier Al Qaida - pour justifier les indiscrétions de la NSA. Surtout, le président a souligné que le contenu des communications ne faisait pas l'objet d'un traitement : "nous ne fouillons pas dans la vie personnelle de millions d'Américains innocents(...) Si Al Qaida vous appelle, nous voulons savoir pourquoi". Michael Hayden, à la tête de la NSA jusqu'en avril 2005, vient d'être nommé à la direction de la CIA par Georges Bush.