Free est parvenu à réunir 500 000 signatures sur une pétition virtuelle, fustigeant le projet de création d'une nouvelle taxe audiovisuelle. A l'origine, cette taxe ne faisait pas partie du projet de loi global « Télévision du futur : modernisation de la diffusion audiovisuelle » en discussion à l'Assemblée. Le projet de taxe a été ajouté sous la forme d'un amendement. Tel quel, il obligerait les FAI à verser plus d'argent qu'ils ne le font aujourd'hui, en apportant un soutien financier au Compte de Soutien de l'Industrie des Programmes Audiovisuels (COSIP). Le COSIP ? Un « système d'aide publique dont bénéficie l'industrie audiovisuelle française, indique Free sur sa pétition. Ce système est financé par des taxes supportées à ce jour par les éditeurs de contenus et les chaînes, qui en sont aussi les bénéficiaires en qualité de producteurs ». Concrètement, cette taxe mettrait les FAI face à une équation à trois variables. La première : réduire leurs bénéfices. La deuxième : investir moins. La troisième : réviser à la hausse le prix de leurs offres. Or, Free souligne que les opérateurs contribuent déjà « pour une part non négligeable de leur chiffre d'affaires » au développement de la création audiovisuelle. Plus de 50 centimes d'euros par abonné et par mois pour Free en 2006. Douze millions d'euros au total. Un chiffre que certains trouveront modeste, comparé aux profits de la maison mère de Free. Le groupe Iliad a en effet dégagé 69 millions d'euros de bénéfices en 2005, pour un chiffre d'affaires de 724 millions d'euros. (80% de ce chiffre d'affaire est réalisé par les activités Interne). L'opérateur invite les députés à ne pas voter l'amendement, et appelle les hommes politiques à lancer une « authentique concertation » sur le financement de la création audiovisuelle.