Les puces A4 et A5 utilisées dans les deux premiers iPad ont toutes deux été intégrées par la suite dans un iPhone. Mais en ce qui concerne le processeur A5X, dont les caractéristiques sont très axées sur les performances graphiques, il n'est peut-être pas idéal pour le smartphone d'Apple. Le constructeur pourrait préférer prendre le temps de mettre au point une puce plus économe en énergie. L'A5X repose sur une architecture processeur deux coeurs, tout comme l'A5, mais la puce comporte aussi quatre coeurs graphiques pour offrir de meilleures performances multimédia et permettre le bon fonctionnement de l'iPad à une plus haute résolution (2048 x1536 pixels). C'est d'ailleurs ces éléments qui ont été mis en avant par Apple lors du lancement du dernier iPad à San Francisco cette semaine.

« Apple a peut-être spécifiquement créé la puce A5X pour gérer les qualités d'affichage de l'iPad », a déclaré Linley Gwennap, fondateur et analyste principal de The Linley Group. L'anayste estime encore que, si Apple sortait un iPhone cette année, ce qui semble assez probable, le constructeur californien choisira plutôt d'augmenter l'autonomie de la batterie de son smartphone plutôt que d'améiorer l'affichage graphique. « Dans cette hypothèse, il faudrait plutôt s'attendre à une puce fabriquée selon le processus de gravure à 28 nanomètres, plus efficace sur le plan énergétique et moins chère à produire, » a t-il encore déclaré. Linley Gwennap estime encore « qu'Apple n'a peut-être pas non plus voulu attendre que la puce 28 nm soit prête pour sortir son iPad et a opté pour le A5X. »

En attendant la gravue en 28 nanomètres


« Toutefois, le processeur A5X pourrait convenir à d'autres terminaux avec des écrans légèrement plus grands que celui de l'iPhone », a ajouté l'analyste. Il pourrait par exemple être utilisé dans une version plus petite de l'iPad. Il pourrait également être adapté à un appreil de streaming vidéo comme l'Apple TV. La firme a d'ailleurs annoncé une récente version de l'Apple TV, mercredi, mais celle-ci intègre une puce A5 single-core. Pour Dean McCarron, analyste principal chez Mercury Research, il est peu probable que l'A5X dans sa version actuelle se retrouve dans le prochain iPhone, lequel n'a pas besoin de la puissance de traitement graphique de l'iPad. L'iPhone actuel a une densité d'affichage de 326 pixels par pouce, soit plus que les 264 pixels par pouce du dernier iPad. Mais l'écran de l'iPhone est de 3,7 pouces seulement. « Il n'y a aucune raison technique d'améliorer davantage l'écran de l'iPhone, » a estimé Dean McCarron.

Comme les puces A4 et A5 d'Apple, le chip A5X est basé sur un coeur de processeur ARM, le même que celui que l'on trouve dans la plupart des autres smartphones et tablettes du marché. Beaucoup de puces ARM actuelles sont fabriquées selon un processus de gravure à 40 nanomètres, mais le passage à une gravure à 28 nanomètres est prévue cette année. Les dernières puces ARM reposent sur le design Cortex-A9, et les premiers processeurs basés sur le design Cortex-A15, plus rapides et plus économes en énergie, sont attendues plus tard cette année. « Pour le prochain iPhone, Apple a plusieurs options possibles, » a estimé Dean McCarron, y compris celui d'intégrer une puce A5 ou A5X, mais fabriquée selon le processus de gravure à 28 nm, qui améliorerait son efficacité énergétique. « Pour les smartphones en particulier, il y a toutes les raisons à utiliser ce processus, » a-t-il ajouté.

La justification du dual-core

Avant l'annonce de mercredi, certaines rumeurs laissaient entendre qu'Apple pourrait mettre un processeur quad-core dans sa future tablette. Mais la décision de s'en tenir à une puce dual-core se justifie tout à fait, selon les analystes. Car il faut savoir si le logiciel actuel est prêt à profiter des quatre coeurs ou non. Certains fondeurs, comme Texas Instruments, sont bloqués avec les processeurs ARM dual-core à cause de cela. « La plupart des logiciels développés pour les terminaux d'Apple n'ont pas été conçus pour tourner avec un processeur quad-core, donc la puce dual-core se justifie pleinement, » a déclaré Dean McCarron. A contrario, les performances graphiques s'adaptent bien à l'ajout de plus de coeurs et sont assez indépendantes des systèmes d'exploitation.