Alors que s'ouvre (*) le Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), les débats devraient porter davantage sur la réforme de la gouvernance d'Internet que sur la réduction de la fracture numérique entre pays riches et pauvres. Le web est actuellement géré par l'Icann (Internet corporation for Assigned Names and Numbers), un organisme contrôlé par les seuls Etats-Unis. Une main-mise que dénoncent nombre d'Etats, au premier rang desquels les membres de l'Union européenne qui souhaitent voir mise en place une gestion internationale. "Ce serait comme avoir plus de cent conducteurs pour un seul bus. A l'heure actuelle nous avons un seul conducteur et jusqu'ici il a fait du bon boulot", rétorque Michael Gallagher, vice-secrétaire américain au commerce. Sept propositions seront défendues par leurs dépositaires au cours du sommet. A la volonté américaine, le statu quo, s'opposeront ainsi le projet européen basé sur une organisation inter-gouvernementale, ou l'idée soutenue par de nombreux pays souhaitant une gestion assurée par l'ONU. Inenvisageable, allèguent les Etats-Unis pour lesquels cela reviendrait à donner à des Etats non-démocratiques le pouvoir d'influer sur le réseau. Reste que ce débat risque d'occulter la véritable raison d'être du SMSI : réduire la fracture numérique et partant les inégalités nord-sud. (*) le 16 novembre à Tunis