Le 28 mars dernier, Salesforce était nommé en première place des entreprises de 500 à 5000 salariés qui offrent les meilleures conditions de travail en France. Ce palmarès est réalisé annuellement depuis seize ans par le cabinet Great Place to work. Parallèlement, l’éditeur de CRM a commandé à la société d’étude BVA une enquête sur les nouveaux enjeux du travail. Menée auprès de plus de 1000 salariés, elle révèle que 59% d’entre eux estiment que l’enjeu le plus important aujourd’hui est le bien-être au travail.

Et ce bien-être ne passe pas spécialement par la mise en place de salles de repos ou de baby-foot dans les locaux de l’entreprise indiquent Olivier Derrien, directeur général de Salesforce France/SVP Europe du Sud et Centrale, et Patrick Dumoulin, DG de Great Place to work France. Les salariés recherchés avant tout des conditions de travail optimales : plus de la moitié des salariés interrogés par BVA estime que leur entreprise n’accorde pas assez d’importance à la formation ou aux demandes spécifiques comme aménager les horaires ou le télétravail. Aujourd’hui, 21% des répondants font du télétravail de manière régulière (7%) ou occasionnelle (14%). Mais lorsqu’on leur demande s’ils aimeraient travailler de cette façon, 35% des salariés répondent par la positive.

Globalement, les salariés sont plutôt satisfaits de leurs conditions de vie et de travail. L'Ile-de-France est la région où il fait le moins bon vivre (67% de satisfaction tout de même). La Normandie est celle où il fait, dans une moindre mesure, le moins bon travailler (74% de satisfaits). (Crédit : BVA)

1/3 des salariés trouve que le monde du travail change trop vite

Une des conditions du bien-être au travail selon Olivier Derrien c’est que le salarié ait une idée extrêmement claire de sa place au sein de l’entreprise. Qu’il sache en quoi sa fonction sert la société dans sa globalité. Ce à quoi Patrick Dumoulin ajoute chacun au sein de l’entreprise doit suivre une même « vision ». Decathlon et Leroy Merlin – premiers au palmarès des entreprises de plus de 5000 salariés de Great Place to work – ont l’habitude de réunir de temps en temps tous les représentants de chaque corps de métier pour essayer de voir comment se portera l’entreprise dans dix ans. « Le travail collaboratif, c’est la priorité pour avoir un engagement sur le bien-être au travail » ajoute Olivier Derrien.

Mais pour les deux dirigeants s’accordent à dire que la priorité doit être mise sur la formation dans l’entreprise. Car face aux transformations du monde du travail, les salariés sont un peu déboussolés. D’après l’étude de BVA, un salarié sur trois trouve que tout change trop vite. Et la transformation numérique des entreprises y est pour beaucoup. « Depuis quarante ans, avec l’arrivée de l’informatique et de la robotique, le rythme de l’évolution du monde du travail s’est considérablement accéléré » confie un retraité normand pour l’enquête. « Je pense que ça va trop vite, il y a beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à s’adapter. » Et quand on regarde le détail des répondants, ce sont les plus de 50 ans qui se sentent le plus dépassés (50%). A l’inverse, un autre tiers de la population cible trouve que les choses ne changent pas assez vite au travail. Il s’agit à 43% de salariés de moins de 35 ans, travaillant dans le privé.

Mieux transmettre les savoirs au sein de l’entreprise

Malgré le fait que près de 70% soient « plutôt confiants » dans leur capacité à faire face à ces évolutions, près de 672 salariés sur les 1202 interrogés pensent que leur métier n’existera plus (4%), sera automatisé (8%) ou de moins en moins exercé (44%) d’ici quinze ans. Les plus convaincus de cette situation sont les personnes qui travaillent dans l’industrie ou qui exercent dans la fonction publique. Parmi ces 672 répondants, 61% estiment qu’il leur sera difficile de changer de métier.

C’est pourquoi le facteur clé du bien-être des salariés est que l’entreprise s’implique au maximum dans leur formation. 51% veulent avoir accès à des formations de qualité. 54% estiment qu’il faut mieux transmettre les savoirs au sein de l’entreprise. « La formation semble être totalement indispensable pour permettre aux salariés d’évoluer et de changer d’emploi » estime ce chef d’entreprise dans les Pays de la Loire. « Mais cette formation doit bien partir des acquis des personnes et admettre qu’il faut bien du temps pour se changer. »