Le commissariat à l'énergie atomique, plus précisément sa Direction des applications militaires (DAM), vient de réceptionner avec quelques jours d'avance le supercalculateur TERA-10, assemblé par Bull à base de serveurs Itanium 2 "Montecito". Pour la petite histoire, la disponibilité de Montecito a officiellement été reportée par Intel à 2006, ce qui veut dire que Bull a bénéficié de puces avant leur disponibilité officielle pour assembler Tera-10. Tera-10 est à ce jour le plus performant des supercalculateurs européens, devant le cluster PowerPC MareNostrum situé à Barcelone. Ce cluster réunit 544 serveurs octo-processeurs Bull Novascale à base de puce bi-coeur Itanium 2 "Montecito" (4352 processeurs ou 8704 coeurs). Selon le CEA, il affiche une performance supérieure à 50 Téraflops. Il devrait permettre au centre de traiter les données du programme de simulation d'explosions atomiques . En fait, le cluster Tera-10 est, avec la machine radiographique Airix et le laser Mégajoule (LMJ), l'un des trois composants essentiels du programme Simulation, dont l'objectif officiel est de garantir, en l'absence d'essais nucléaires, la sûreté et la fiabilité des armes atomiques françaises. Le supercalculateur Tera-10 est installé sur le Centre DAM/île de France à Bruyères le Châtel, au sein du Complexe de calcul scientifique du CEA. Ce Complexe de calcul scientifique constitue le noyau de Ter@tec, le Pôle européen de compétence en simulation numérique hautes performances voulu par le gouvernement en Île de France, et qui est l'une des composantes du pôle de compétitivité « Logiciels et systèmes complexes » labellisé par l'Etat en septembre dernier.