Le Ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé, début octobre, l'intention de l'État de contribuer à l'émergence d'un « cloud de confiance », ultime avatar du « cloud souverain ». L'objectif est de disposer de ressources cloud disponibles pour héberger des données et des traitements sensibles. Représentant les plus grands comptes français (1700 milliards d'euros de chiffre d'affaires cumulé et 9 millions de salariés en 154 organisations), le Cigref a écrit au Ministre pour s'inviter dans cette initiative.

De fait, les grandes entreprises ont besoin de disposer de ressources cloud sans être sous la menace de grands acteurs dépendant de pays aux lois extraterritoriales. On aura compris qu'il s'agit de ne pas dépendre de Google, Amazon ou Microsoft, tous soumis au Cloud Act. Comme le Cigref le rappelle dans sa lettre, la plupart des entreprises sont actuellement en train de basculer tout ou partie de leurs SI du on premise au Cloud. Mais elles prévoient généralement un cloud privé interne pour les traitements les plus sensibles.

Or disposer d'un cloud public de confiance permettrait de se passer des investissements immobilisés pour construire et entretenir ce cloud privé. Le Cigref demande donc que le cloud de confiance destiné aux administrations puisse aussi être ouvert aux entreprises privées. Pour cela, et en amont, le Cigref appelle l'État à engager des discussions pour définir les besoins communs aux administrations et aux entreprises. L'objectif serait également de reconquérir une place dans le numérique pour les fournisseurs européens.