C’est par un tweet que Guido Van Rossum, à l’origine du langage de programmation Python, a annoncé qu’il rejoignait les rangs de Microsoft. Au sein de la firme de Redmond, il souhaite travailler à l’amélioration de Python sur Windows et Python en général. « J’ai considéré que la retraite était ennuyeuse », souligne Guido Van Rossum (64 ans) pour expliquer son choix d’intégrer la division des développeurs de Microsoft. « Pour faire quoi ? Trop d’options pour le dire ! Mais il est certain que cela améliorera l’utilisation de Python (et pas seulement sur Windows J. Il y a beaucoup d’open source ici ».

Une histoire commune et des travaux à mener

Ce n’est pas la première fois que Microsoft et Python unissent leurs forces. L’éditeur a fourni aux développeurs Python des modules complémentaires pour Visual Studio Code largement utilisés. La dernière génération de ces modules, Pylance permet une vérification de type et une analyse de code très rapide, ainsi que le support d'outils spécifiques à Python comme Jupyter Notebook. Un autre projet récent de Microsoft/Python, Playwright, fournit un moyen rapide et pratique de tester les applications web Python. L'éditeura également directement contribué au code de base de Python dans le passé. Un ajout majeur pour Python 3.6 a été PEP 523, une modification de l'API C de Python pour permettre aux outils de débogage, ou aux compilateurs just in time (comme le projet Pyjion de Microsoft) d'intercepter et de passer outre l'évaluation du code Python.

L’utilisation de Python a explosé dans le monde du développement notamment dans le domaine du machine learning. Cependant, le langage comprend quelques limites issues de ses choix architecturaux. Ainsi, l’installation et la gestion de modules tiers en Python sont encore peu lisibles et fragmentées, avec un projet standard mais minimal (Pip) et une foule d'alternatives plus ambitieuses mais conflictuelles (Poetry, Pipenv, etc.). Python n'a pas non plus de méthode standardisée pour déployer des binaires autonomes et il est toujours difficile de faire fonctionner des programmes Python sur plusieurs matériels. Guido Van Rossum a donc encore du pain sur la planche.