Comme l’indique, l’OM dans un livre blanc présentant son data lab, « au 21ème siècle, le football se joue bien évidemment toujours et avant tout sur le terrain, mais aussi de plus en plus en dehors ». Et les technologies sont au centre de ce développement depuis 18 mois avec la transformation digitale du club. Aujourd’hui, l’OM va plus loin en se focalisant sur les données à travers un data lab. Il a ouvert ses portes le 1er juillet dernier.

Ce centre va travailler sur plusieurs axes : l’optimisation de la performance sportive et la recherche de nouveaux talents bien évidemment, mais aussi la connaissance client, la business intelligence, les produits et les offres de billetterie, les assets proposés aux partenaires, la fan expérience in et hors stade, l’analyse des candidatures en ressources humaines ou encore le suivi médical.

Sur le plan technique, l’OM a noué un partenariat avec AWS pour verser les données agrégées, structurées et analysées dans une plateforme cloud unique intégrant un datalake.Interrogé sur ce choix, Samir Dilmi, Data & CRM Manager de l'OM explique « Nous avons choisi AWS pour la qualité et la multitude d’options proposées. Les technologies dépendent donc des cas d’usages. Nous utilisons par exemple S3, ECS, Glue, Athena, Sage Maker, Rekognition, etc... ». D'autres fournisseurs de cloud ont-ils été sollicités ? « Bien sûr, nous avons interrogé tous les gros acteurs et AWS est celui qui cochait le plus de cases et celui qui s’inscrivait dans un réel partenariat. », précise le responsable.

Le club ne communique pas sur le volume de données versées dans le datalake, mais Samir Dilmi évoque quelques chiffres: « 24 types données, 100 000 lignes de codes, 8 types de stockage ». Il ajoute « nous continuons à intégrer tous les jours de nouvelles sources de données, ces volumes vont rapidement grandir »

Le club indique par ailleurs avoir été très attentif aux questions de sécurité et de conformité en respectant toutes les normes RGPD et de stockage de la donnée médicale.

Un vaste champ d’études

Plusieurs axes d’étude sont envisagées dans le data lab. Sur la partie purement sportive, le football analytics devient un élément important dans les choix techniques et stratégiques du staff du club (entraîneur, préparateur physique, médecins, kinésithérapeute,…). En analysant les données des différentes saisons, il est ainsi possible d’identifier des axes d’amélioration, des schémas identiques entre différents joueurs, équipes ou phases de jeu, mais également de projeter la performance future d’un joueur (ou d’une équipe) sur la base de ses données passées. Des travaux sur la santé des joueurs seront abordés (optimisation physique, prévention des blessures, temps de récupération,…).

Autre axe d’évolution par la donnée, la partie business avec l’application du machine learning au trading de joueurs, aux ventes de billets, de produits dérivés ou encore au travers de l’audience et de l’engagement. Les données générées dans les stades sont également une source de réflexion pour améliorer l’expérience vécue des fans. Les deux premières réalisations mises en ligne par le data lab concerne, « le yield management du stade et la gestion des files d’attentes », précise Samir Dilmi.

Enfin le data lab regarde vers l’avenir autour de plusieurs sujets : des passerelles avec l’environnement de start-ups et de chercheurs à Aix-Marseille, des partenariats avec des écoles et des instituts de recherche, etc. Il prévoit aussi la création du FDC (Football Data Club) réunissant les équipes data science des principaux clubs européens et l’organisation d’un Football Data Summit à l’Orange Vélodrome en 2021.