L’Internet Association, qui compte parmi ses membres plusieurs entreprises technologiques dont Google, Amazon, Facebook et Microsoft, a déclaré que le décret signé vendredi par Donald Trump limitant l'immigration et le déplacement des personnes aux États-Unis avait des conséquences inquiétantes. En effet, ses membres et les entreprises de nombreuses autres industries font travailler des personnes immigrées concernées par le décret, et celles-ci ne seront pas en mesure de reprendre leur poste et de rejoindre leurs familles aux États-Unis. « Leur travail profite à notre économie et crée des emplois ici aux États-Unis », a déclaré pendant le week-end Michael Beckerman, président et CEO de l'Internet Association.

Les dirigeants de plusieurs entreprises technologiques comme Twitter, Microsoft et Netflix ont fait part de leur inquiétude au sujet du décret signé par Donald Trump, lequel interdit pendant 90 jours l'entrée aux États-Unis de personnes originaires de sept pays musulmans - l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, Soudan, Syrie et Yémen – aussi bien les immigrants que les non-immigrants. Selon l'administration Trump, ce décret doit empêcher l'entrée de terroristes étrangers aux États-Unis.

Les entreprises se mobilisent  

D’après certaines informations, des entreprises comme Uber, Apple, Microsoft et Google sont en contact avec les employés concernés par le décret. « Uber essaye de compenser l’absence de conducteurs originaires de ces pays. Plusieurs d’entre eux sont partis rendre visite à leurs familles et se trouvent désormais dans l’incapacité de revenir aux États-Unis », a écrit le CEO d’Uber, Travis Kalanick, par ailleurs membre du Groupe consultatif sur les entreprises mis en place par Donald Trump. « En tant qu'immigrant et en tant que CEO, j'ai vécu et vu l'impact positif de l'immigration sur notre entreprise, pour le pays et pour le monde », a déclaré le CEO de Microsoft, Satya Nadella, dans un message posté ce week-end sur Linkedin. « Nous continuerons à défendre ce sujet important ». Quant au CEO de Netflix, Reed Hastings, il a écrit dans un article mis en ligne sur Facebook que « les décisions de Donald Trump blessent les employés de Netflix partout dans le monde ». Ajoutant : « Elles ressemblent tellement peu à l’Amérique que nous en sommes tous affectés ».

Le secteur technologique est également préoccupé par les mesures prises par le l’administration Trump en matière de politique d'immigration. Celle-ci pourrait imposer des restrictions sur les visas d'entrée de personnes impliquées dans la direction des opérations et le développement de produits et services des entreprises. Le programme d’octroi de visa H-1B, un visa non-immigrant, qui permet à des entreprises américaines d’employer pendant 3 ans des étrangers qualifiés pour occuper des emplois spécialisés, est mal vu par l’administration Trump parce qu’il ne favorise pas le recrutement de citoyens américains. Samedi, le chef des services juridiques de Microsoft, Brad Smith, a déclaré dans une note qu’il a adressée aux employés que l’entreprise était attachée à « un système fort et équilibré d'immigration hautement qualifiée ».