Comme chaque année, le monde de l’open source s’est donné rendez-vous à Paris à l’occasion du salon Open Source Experience. Un moment aussi pour livrer la dernière édition de l’étude sur ce marché commandée par le CNLL, Numeum et Systematic Paris-Région et réalisée par Markess. Parmi les enseignements, le dynamisme de l’open source en France ne se dément pas. En 2022, le secteur a généré un chiffre d’affaires de près de 6 milliards d’euros. Pour rappel, lors de la première étude réalisée en 2004, les revenus dépassaient à peine les 200 millions d’euros. Au sein des 6 Md€, la majorité est portée par les services (5,5 Md€) et le reste par le logiciel (500 M€). Au global, l'open source représente 11 % du marché total des services et logiciels. 

Une forte croissance, (à l’exception de l'année 2020 impactée par la crise sanitaire) marquée aussi par un dynamisme en termes d’emploi. Plus de 60 000 emplois directs ont été créés dans le marché de l’open source et les perspectives sont ambitieuses dans le domaine. En effet, l’écosystème va devoir former et embaucher près de 26 000 personnes d’ici 2027, soit une croissance de recrutement de 7,2 % par an. Comme le souligne l’étude, le secteur risque néanmoins de se confronter comme beaucoup de domaines IT à un manque de compétences. Surtout que l’open source se diffuse dans plusieurs activités IT comme les développeurs, les profils DevOps ou marketing, les architectes ou consultants métier,…

Une politique industrielle de l’open source en ligne de mire

La France est plutôt bien positionnée par rapport à ses homologues européens en matière d’open source. L’étude constate que les fournisseurs et les prestataires dans ce domaine sont majoritairement des TPE et PME avec une forte maturité. La participation et les orientations de l’Etat constituent un vecteur important pour déployer la culture open source. Plusieurs initiatives sont saluées comme par exemple le plan de logiciel libre et les communs numériques de novembre 2021.

Des initiatives pas suffisantes pour les associations qui plaident maintenant pour la mise en place d’une véritable politique industrielle dédiée. Elle doit se traduire par plusieurs actions, dont « une politique d'achat volontariste de la part du secteur public ; des financements dédiés qui tiennent compte des modèles économiques spécifiques au logiciel libre ; des mesures pro-concurrentielles qui limitent la capacité des acteurs en position dominante à verrouiller le marché au détriment des PME ; des exigences renforcées autour des standards ouverts ; une politique de formation dédiée » précise Stéphane Fermigier, président du CNLL.